C’est l’information paradoxale du jour. Celle-ci nous vient des États-Unis, à travers The Washington Times. Mais ce journal renommé ne fait que reprendre une enquête publiée dans le Journal of Environmental Psychology par plusieurs chercheurs appartenant principalement à l’université du Michigan. Les conclusions de l’étude semblent pour le moins bouleversantes. En effet, les climatosceptiques seraient d’une manière générale et en moyenne plus respectueux de l’environnement que les adeptes du réchauffement climatique… Mais comment est-ce possible ? C’est ce que nous allons tâcher de comprendre en décortiquant cet article académique.
Un hiatus entre théorie et pratique
« Believing in climate change, but not behaving sustainably ». C’est le titre de l’article paru dans le dernier Journal of Environmental Psychology. Il est signé par deux chercheurs de l’université du Michigan : Phoebe Ellsworth et Michael Hall. Nous devons y ajouter Neil Lewis Jr., un maître de conférences de l’université Cornell. Pour resituer le débat, il peut être intéressant de regarder une vidéo de Grand Lille TV au sujet du climatosceptique Claude Allège :
Dans leur enquête, ces trois universitaires ont étudié la pensée et le comportement de six cents individus. Ces derniers ont été répartis en trois catégories, à savoir : les climatosceptiques, les « prudemment inquiets » et les personnes très préoccupées par le réchauffement climatique. Mais les conclusions du trio font état d’un véritable hiatus entre la théorie et la pratique, entre les convictions et l’attitude réelle. Effectivement, les climatosceptiques adopteraient paradoxalement plus volontiers des comportements durables et écoresponsables. À l’inverse, les tenants du réchauffement climatique dû à l’action humaine se montreraient beaucoup plus relâchés et relativistes dans la vie de tous les jours… Un constat très étonnant !
Quelques exemples
Prenons quelques exemples pour connaître les points concernés par l’enquête. L’article du Journal of Environmental Psychology prétend montrer que, statistiquement, les climatosceptiques feraient davantage le tri de leurs déchets que ne le font les individus appartenant aux deux autres catégories. De même, ils utiliseraient plus les transports en commun ainsi que des sacs ou emballages réutilisables. Leur paradoxe va jusqu’à l’achat de produits biologiques et d’articles écologiques ! Une conclusion que n’accepterait probablement pas Nicolas Hulot, lequel pointait du doigt les climatosceptiques français en 2015 :
À l’inverse, l’affirmation d’un réchauffement climatique dû à l’homme ne se traduirait que beaucoup moins en actes. Il s’agirait principalement d’un moteur pour donner ses suffrages à tel mouvement politique plutôt qu’à un autre. Comme si de cette façon on pouvait s’acquitter de son devoir sans avoir à soi-même faire des efforts ! La conviction en question se traduirait donc avant tout sur le plan électoral et social (conversations…), mais non en pratique. Par conséquent, la démarcation résiderait aussi entre tout attendre de l’État et prendre sur soi le devoir de faire attention.
Rappelons que cette étude ne porte que sur le contexte très particulier des États-Unis. En effet, il semble qu’en France (par exemple) les militants écologistes soient bien plus cohérents que ce qu’il semble en être outre-Atlantique.