Lors d’un déplacement l’été dernier en Bulgarie, Emmanuel Macron a eu des mots très durs envers le gouvernement polonais. Il a expliqué que celui-ci allait « à l’encontre des intérêts européens ». Ce hiatus concernerait également la question de l’énergie et, indirectement, celle de l’écologie ou de l’environnement. Mais y a-t-il vraiment un tel fossé en la matière entre la Pologne et l’Union européenne ?

La défense des intérêts polonais

La Pologne est actuellement gouvernée par le PiS. Droit et Justice est un parti de droite nationale et conservatrice. Le Premier ministre Mateusz Morawiecki a pu être comparé à Emmanuel Macron en raison de son passage par le secteur bancaire. Mais il n’entretient pas les mêmes conceptions de la nation et de l’Europe institutionnelle. En effet, il s’inscrit dans la lignée du ministre polonais des Affaires étrangères Waszczykowski qui précisait en fin d’année dernière : « la diplomatie polonaise a voulu définir les intérêts polonais. Et c’est chose faite ». Cependant, le charbon ne plaît pas à tout le monde :

Du point de vue énergétique, la Pologne recherche une certaine autonomie ou indépendance. Le charbon, naturellement présent dans son sous-sol, est abondamment exploité. L’industrie polonaise étant relativement vigoureuse, le pays est au monde le dixième plus gros consommateur de charbon. En Europe, il occupe la deuxième position… juste derrière l’Allemagne ! Les Polonais se chauffent à 89 % grâce à cette matière première fossile, tandis que 92 % de l’électricité polonaise est produite de cette manière.

Quid de la réduction des émissions de gaz à effet de serre ?

La Pologne emploie près de cent mille individus pour le seul domaine de la houille. Un peu plus de la moitié de l’énergie primaire de cet État provient du charbon. Le pétrole compte quant à lui pour un petit quart, le gaz pour quasiment 15 % et les énergies renouvelables pour 9 % environ. Cependant, de nombreuses mines de charbon ne vivent que grâce aux subsides étatiques et ne sont pas rentables par elles-mêmes. En outre, cette source d’énergie fossile a ses désagréments d’ordre humain, comme ce smog pointé du doigt par l’AFP début 2017 :

À l’inverse, la Commission européenne a promulgué des plans énergétiques pour 2020, 2030 et 2050. Il s’agit d’aller vers une économie européenne écoresponsable. Mais la Pologne paraît loin de se soucier de réaliser les objectifs désirés pour 2020, soit une réduction des émission de l’ordre de 20 % au minimum ! Cela est censé s’assortir d’économies d’énergie dans les mêmes proportions (isolation des logements par exemple) et d’une part des énergies vertes à un cinquième de toute l’énergie consommée. Pareillement, les transports doivent être à hauteur d’un cinquième de type « vert ». Dans les faits, la Pologne s’intéresse davantage au gaz via le projet des Trois Mers regroupant douze États est-européens. Une affaire bien compliquée à gérer…

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