Quel est le seul point commun entre Tchad, Niger, Nigeria et Cameroun du point de vue écologique ? C’est bien le lac Tchad, cette magnifique réserve d’eau douce qui vit un véritable désastre écologique de nos jours. En effet, la superficie du lac est passée de 25 000 km² en 1960 à 2 000 en l’an 2000. Pour sauver le lac de la disparition, un cabinet d’architecture camerounais songe à y construire une île artificielle, qui servira de station de désalinisation d’eau de mer.
La situation du lac Tchad
Le lac Tchad, on en a entendu parler à de nombreuses reprises sur le plan géopolitique. Outre cet aspect, la réserve hydrique qui fait office de pont entre le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad vit une lente agonie, sous les yeux d’autorités locales amorphes.
En effet, les populations aux abords du lac Tchad ont presque doublé entre les années 1960 et aujourd’hui, atteignant 20 millions d’habitants. Leurs besoins ayant également crû du fait de leur nombre plus important, ces populations aidées des fortes sècheresses qui sévissent dans la région ont fait perdre au lac Tchad les neuf dixièmes de sa superficie, en 40 ans à peine.
Pour éviter que le lac Tchad ne soit désormais évoqué qu’au passé, les autorités ont mis en place un système de pompage rudimentaire géré par la Commission du bassin du lac Tchad, déviant l’eau issue des cours d’eau environnant vers le lac. Seul bémol, cette solution ne suffit pas à stopper l’asséchement du poumon écologique du Sahel. D’où l’idée d’un cabinet d’architecture camerounais de développer une solution en vue de se passer du système de pompage et de redonner des couleurs au lac Tchad.
Un île artificielle au secours du lac Tchad
La solution évoquée par le cabinet d’architecture dirigé par Hermann Kamte est la construction d’une île artificielle, qui abritera un édifice majestueux à double fonction. L’idée étant, du fait de l’augmentation du niveau de la mer, de désengorger l’océan Atlantique situé au large des côtes du golfe de Guinée, en acheminant le trop-plein d’eau vers le lac Tchad.
Le principal frein au projet étant la teneur en sel de l’eau de mer, sur l’île évoqué plus haut sera construit un édifice qui servira d’une part à désaliniser l’eau de mer, et d’autre part abritera un centre d’études des eaux, dont le but sera d’étudier et mieux comprendre l’écologie du lac Tchad, afin d’amorcer et accélérer son processus de reconstitution.
L’île artificielle, qui se veut également un joyau architectural, porte le nom de The Forgotten – Dead or Alive. Elle reliera le lac à une conduite d’adduction d’eau connectée à l’Atlantique.