Avoir du travail, c’est un bien des plus appréciables. Diverses Constitutions en font dans leur préambule un droit à part entière. Pourtant, si disposer d’un emploi semble mieux que d’être au chômage, il y a travailleur et travailleur. Or, la part des emplois précaires en Europe est importante. La Croatie est largement première, mais la France est malheureusement vice-championne. Couplée aux différentes catégories de chercheurs d’emploi, la précarité montre qu’une trop grande partie des populations européennes ne jouit pas d’une sécurité professionnelle convenable.
Une précarité supérieure à 4 % dans plusieurs pays
Pour les statisticiens, la précarité ne concerne que les salariés dont le contrat de travail dure moins d’un trimestre. Ainsi, les CDD de 4, 6 ou 12 mois ne sont pas comptabilisés dans ces données. Ces emplois courts sont assez courants dans l’agriculture, si l’on en croit Eurostat. Quoi qu’il en soit, la moyenne de l’Union européenne se situe aux alentours de 2,3 %. Dans de nombreux États, la lutte contre la précarité est menée par le gouvernement :
Avec un score de 8,4 %, la Croatie arrive largement en tête. Son pourcentage est presque le double de celui de la France, vice-championne du continent. Ses 4,8 % d’emplois précaires (selon la définition donnée) ne sont pas un sujet de gloire. Lui emboîtent le pas – dans l’ordre – l’Espagne, la Pologne et la Slovénie pour former un malheureux top 5 concernant aussi bien l’Europe centrale que l’Europe occidentale et celle de l’Est. La Finlande suit de près, avec un taux de 4,4 %.
Une Europe globalement mieux lotie
On change déjà de registre avec le septième du classement, à savoir la Suède. Ce royaume nordique comptabilise 3,7 % d’emplois précaires. Suivent la Belgique, l’Italie et le Portugal, entre 3,2 et 3,5 %. C’est encore au-dessus de la moyenne européenne.
On change carrément d’échelle à partir du onzième pays de ce palmarès : la Slovaquie, avec 2,3 %, soit quasiment un point de moins que le Portugal susmentionné. La Hongrie est elle aussi légèrement au-dessus de 2 %.
Entre 1 et 2 %, nous trouvons le Danemark, la Grèce, le Luxembourg, la Lettonie, l’Estonie, Malte, les Pays-Bas et l’Autriche. Les meilleurs scores sont réalisés par la Lituanie (0,9 %), la Bulgarie, Chypre, l’Irlande (0,7 %), l’Allemagne (0,5 %), la Tchéquie et le Royaume-Uni (0,4 %). Enfin, la précarité de l’emploi est presque inexistante en Roumanie, avec un maigre 0,2 % ! Espérons que ce soit un jour le cas de la France, les chiffres de janvier 2018 n’étant pas trop mauvais :
Au-delà de ces données brutes, il est difficile d’établir avec certitude les causes exactes de ces disparités. Bien entendu, le modèle socio-économique adopté n’est pas étranger à ces résultats. D’ailleurs, ces derniers ont parfois de quoi surprendre, car l’Angleterre est par exemple souvent considérée par les Français comme une terre de précarité où les travailleurs n’ont que peu de droits. Il ne faudrait donc pas toujours se fier aux apparences !