En juillet 2017, un iceberg s’est détaché de la plateforme glaciaire en Antarctique. Pour les scientifiques, il s’agit d’une opportunité unique d’étudier l’écosystème marin qui était dissimulé depuis 120 000 ans sous la calotte de glace.
Une course contre la montre engagée
Des scientifiques venus du monde entier composent une équipe menée par le Centre de recherches britannique de l’Antarctique. Ils ont quitté les îles Malouines le mercredi 21 février 2018. Leur mission sera d’étudier l’écosystème prisonnier des glaces depuis 120 000 ans suite au détachement du méga-iceberg.
Une présentation vidéo de l’iceberg A68 :
Cette mission constitue la première exploration prévue depuis que l’iceberg A68 pesant mille milliards de tonnes s’est détaché en juillet dernier de la plateforme Larsen C. Et pour cette expédition unique, le temps presse. La biologiste marine Katrin Linse explique que le contact des rayons du soleil avec l’eau va entraîner la colonisation de nouvelles espèces dans cet environnement sous-marin resté intact.
Une étude sur le changement climatique
L’iceberg A68 est équivalent à quatre fois la superficie de Londres et cinquante-cinq fois celle de Paris. Pour y parvenir, le voyage sera difficile. En effet, beaucoup de glace de mer se trouve dans la zone, et les scientifiques devront être prudents malgré l’horloge qui tourne. La formation des icebergs est un procédé parfaitement naturel. Néanmoins, le réchauffement de l’air ainsi que de l’eau des océans contribue à l’accélérer. Le Larsen C est justement situé dans l’ouest de l’Antarctique, l’une des zones qui se réchauffent le plus vite.
Les scientifiques vont procéder à une exploration de la zone et au prélèvement d’animaux présents dans les fonds marins : planctons, microbes… Des échantillons de sédiments et d’eau seront aussi analysés. L’objectif de l’équipe sera de dresser un panorama de la vie sous la glace. Ils bénéficieront ainsi de nouveaux repères afin d’observer les changements qui s’opéreront dans un contexte de réchauffement climatique.