Dans l’Antiquité, les forêts étaient beaucoup plus grandes qu’aujourd’hui sur le vieux continent. L’abondance des sangliers dans Astérix et Obélix part d’un peu de vrai. Certains historiens estiment même que les Gaules étaient aux trois quarts recouvertes de forêts ! Depuis, le défrichement n’a cessé de faire décroître ces surfaces boisées, jusqu’au siècle dernier en tout cas. Récemment, la Banque mondiale et Eurostat faisaient le point sur la forêt en Europe.
Une Europe plutôt boisée
La moyenne mondiale est d’une surface forestière de 30,8 % par pays, soit un peu moins du tiers. Or, nombre de pays européens sont au-dessus de ce pourcentage. La moyenne du continent tourne autour de 42 %.
En tête, il y a bien sûr des pays scandinaves et nordiques : 73,1 % pour la Finlande, 68,9 % en Suède, 54 % en Lettonie et 52,7 % en Estonie. Il faut aussi compter sur la Slovénie et le Monténégro qui comptent respectivement 62 et 61,5 % de forêts. La Russie, avec 49,8 %, a près de la moitié de son territoire boisée. Cela peut paraître peu étant donné l’immensité de ce pays, mais ce serait sans compter la toundra où le froid polaire ne permet pas la pousse d’arbres. Sans oublier les grandes steppes.
Entre 40 et 47 % suivent l’Autriche, le Liechtenstein, la Bosnie-Herzégovine, la Biélorussie, l’Arménie et la Slovaquie. On dépasse encore le tiers de surface boisée en Espagne, en Bulgarie, en Lituanie, au Portugal, en Tchéquie, en Croatie, en Andorre et au Luxembourg.
La Norvège, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie, la Grèce, la Serbie, la France et la Pologne se situent dans la fourchette 30-33 % : c’est un pourcentage plus qu’honorable. Juste en dessous, nous trouvons la Roumanie avec 29,8 % et l’Albanie à 28,2 %.
Des pays moins boisés
On descend d’un coup avec la Hongrie et la Belgique, légèrement au-dessus de 22 %. En revanche, nous observons moins d’un cinquième de surface boisée sur l’île de Chypre, en Ukraine, en Turquie, au Danemark, au Royaume-Uni, en Moldavie, en Arménie, aux Pays-Bas et en Irlande. On a carrément moins d’un dixième pour l’île de Man. L’Islande, Malte et les Féroé oscillent entre 0,1 et 1 %. On ne comptabilise pas de forêt à proprement parler pour Saint-Marin, Monaco et Gibraltar.
Ce tableau contrasté, avec une Europe plutôt boisée et des pays mal lotis, est dû aux circonstances climatiques, à la géographie et à l’histoire. En effet, les vents violents d’Islande empêchent l’enracinement des jeunes pousses. De même, l’essor de la marine britannique a contribué à la déforestation de l’Irlande, où les arbres ne trouvent qu’un sol médiocre pour pousser. À l’inverse, les pays de moyenne montagne ont volontiers une plus grande surface réservée aux forêts. Il est en tout cas toujours plus rapide de détruire une forêt que de la faire pousser :
En France, la forêt n’a cessé de reculer depuis l’Antiquité, atteignant un minimum de 18 % du territoire vers 1965. Depuis, un dernier exode rural a conduit à l’abandon des exploitations agricoles les moins rentables et peu accessibles à la mécanisation, notamment dans le Limousin, dans le Massif central et en montagne. Des étendues jadis cultivées ont été rendues à la forêt, d’où un quart de bois en France dès la toute fin du XXe siècle et 31 % aujourd’hui. La tendance est toujours haussière en métropole. Mais ce n’est pas le cas partout dans le monde, où de façon globale les forêts régressent, à cause de la déforestation et des incendies…