Le réchauffement climatique, en opérant à des changements profonds de l’environnement et des écosystèmes, a tendance à rapprocher certaines espèces. Parmi elles, le renard polaire et le renard roux, deux cousins qui ne s’entendent pas.
Une conséquence des changements du climat
Une réalisatrice d’un documentaire animalier, Marie-Hélène Baconnet, s’est rendu en 2016 sur la piste du renard polaire, pour tourner son film « Le Renard après l’Eden ». Elle explique qu’elle s’est rendue dans la baie d’Hudson, qui est un lieu de prédilection connu de tous les cinéastes et photographes animaliers. La réalisatrice a ainsi pu observer un phénomène anormal, qui illustre parfaitement l’impact du réchauffement climatique sur les espèces animales.
L’équipe, accompagnée d’un guide, s’attendait donc à observer des renards polaires dans leur milieu naturel : « On était avec un guide qui connaissait le coin par cœur. Il nous a dit : « Même dans Churchill (Canada), il y a des terriers de renards polaires ». » Mais en réalité, ce sont des couples de renards roux qu’ils y ont trouvés. C’est donc des dizaines de kilomètres plus au Nord qu’ils ont dû se rendre.
Le renard polaire malmené par son cousin roux
Le renard roux vit normalement en lisière de forêts, dans les zones tempérées. Le réchauffement climatique semble avoir pour effet de l’inciter à remonter vers le Nord. C’est ainsi que renard roux et renard polaire se retrouvent en concurrence sur un seul et même territoire. Et nécessairement, dans la nature, la loi du plus fort l’emporte souvent. Le renard roux, qui dispose d’un gabarit deux fois plus imposant que son cousin, tue ses petits et vole ses terriers. Le renard polaire, s’il veut survivre, est obligé de se déplacer.
La réalisatrice reprend les propos d’un scientifique canadien : « Le problème, quand le climat se réchauffe, c’est que les animaux remontent vers le Nord, mais quand ils vont arriver au sommet, ils ne pourront pas redescendre de l’autre côté. » Dans ce sens, l’inquiétude ne cesse de croître. La rapidité à laquelle les animaux doivent s’adapter est trop importante. Marie-Hélène Baconnet rappelle que l’adaptation des animaux « s’étale sur plusieurs centaines de milliers d’années ». Aujourd’hui, ils n’ont plus le temps.