Un opérateur russo-canadien souhaite installer une mine d’or en plein cœur de la Guyane et de ses réserves naturelles. Les ONG et les habitants, eux, craignent le désastre écologique.
La guyane : le terrain du projet montagne d’or qui divise
Cette mine d’or représente un projet d’une envergure colossale. En effet, pour construire et exploiter cette mine, il va falloir creuser une fosse de 2,5 kilomètres de long, 400 mètres de profondeur et 500 mètre de largeur. Et cela, à grands coups de dynamite. La construction se ferait en plein cœur de la forêt amazonienne, sur le territoire français, aux abords de deux réserves naturelles.
Le but : l’exploitation de l’or et la création centaines d’emplois dans une zone fortement touchée par le chômage (20% de la population active). L’un des directeurs du projet assure que celui-ci créera 750 emplois directs, et plus de 3 000 indirects liés à la construction de l’usine.
Les habitants et ONG s’inquiètent des conséquences de ce projet
Le projet divise plus que jamais, alors qu’Emmanuel Macron devrait aujourd’hui se prononcer sur la question. Ce dernier, anciennement ministre de l’Économie au gouvernement durant les premières évocations du projet, s’était alors montré favorable à sa mise en œuvre.
Les habitants et organisation de protection de l’environnement sonnent l’alerte. Le projet serait une catastrophe pour la biodiversité de la région et la forêt. La Commission nationale consultative des droits de l’Homme a publié le 17 octobre, un rapport comportant un avis négatif quant à la réalisation de ce projet. Ce qui inquiète le plus, c’est la gestion des déchets cyanurés. En plus de créer un trou gigantesque dans le sol à grand renfort de dynamite, l’usine, utilisera du cyanure pour extraire et traiter l’or. En référence, est alors rappelée la catastrophe écologique de 2015 au Brésil, le Rio Doce. La rupture d’un barrage avait déversé des tonnes de déchets miniers dans les eaux de la région.
Pour mieux comprendre, voici une petite vidéo récapitulative :
Un débat public prévu pour mars 2018
En mars 2017, une pétition avait été lancée pour faire barrage au projet Montagne d’or. De leur côté, les chefs de tribu ont manifesté leur désaccord face au projet. Les craintes de la pollution et de la déforestation sont dans tous les esprits. Les activistes estiment que les eaux et les terres polluées impacteront directement la pêche et l’agriculture de la région. De même, l’Amazonie est déjà victime d’une déforestation intensive, ce contre quoi les organisations luttent depuis des années.
Néanmoins, certains élus de Guyane pensent qu’il n’existe pas d’autre alternative économique pour lutter contre le chômage et relancer l’économie de la région. Une question pour laquelle les organisations et habitants trouvent aussi des arguments en contradiction. Pour trouver enfin une solution à cette division, un débat public aura lieu en mars 2018 et durera quatre mois. Celui-ci devrait ainsi donner la parole à la population guyanaise, et permettre aux deux camps d’exposer publiquement leurs arguments.