Connu pour ses positions parfois tranchées dans le « sang », Greenpeace est la véritable bête noire des administrations non enthousiastes avec l’écologie.

Alors qu’elle a tiré la sonnette d’alarme depuis belle lurette sur les risques liés à l’usage de l’énergie nucléaire, Greenpeace aurait commandé un rapport portant sur les failles inhérentes à la sécurité des centrales nucléaires de la France.

Greenpeace : un rapport hautement crédible et délicat

En effet, réalisé par 7 spécialistes du nucléaire et du terrorisme, trois français, deux britanniques, un américain et une allemande, le rapport commandé par Greenpeace met en lumière des éléments dont la divulgation au grand-public pourrait causer nombre de déconvenues aussi bien aux lobbys du nucléaire qu’à l’administration française.

En effet, le rapport pointe sur les failles de sécurité des 19 centrales et 58 réacteurs nucléaires que compte la France. Notre pays est par conséquent le plus nucléarisé au monde.

Principal but du rapport, mener une étude visant à mettre à l’épreuve la sécurité des centrales nucléaires des deux pays, face au risque terroriste. Les conclusions du rapport étaient au préalable destinées à alerter les autorités et EDF, co-chargés de la gestion du parc nucléaire français.

Officialisé ce 10 octobre, le rapport « Piscines : le talon d’Achille des centrales nucléaires » n’augure rien de très bon en cas d’attaque terroriste sur nos centrales nucléaires.

Les piscines d’entreposage en cause

En effet, comme le rapporte excellemment Le Parisien, Les conclusions du rapport sont tellement alarmistes que les experts et Greenpeace, pourtant rompus aux hypothèses les plus inquiétantes, ont décidé de ne rendre publique ce matin qu’une version expurgée des informations les plus sensibles.

De fait, les centrales nucléaires en elle-mêmes ne posent pas problème, les piscines étant en cause. Elles ne seraient pas suffisamment protégées comme expliqué en détails dans la vidéo ci-après :

Pour produire de l’énergie dans une centrale nucléaire, on a besoin de la centrale bien évidemment, mais aussi du combustible, c’est à dire la matière utilisée par la centrale pour produire l’électricité.

Seulement, une fois que le combustible a été épuisé et a libéré toute l’énergie dont il dispose, il est stocké pour être refroidi pendant 2 à 3 ans avant d’être acheminé vers un lieu de stockage sécurisé où il sera voué à d’autres fins.

Le souci avec les centrales nucléaires françaises est que ces dernières disposent de piscines d’entreposage certes de grandes capacités (pouvant accueillir plusieurs dizaines de tonnes de combustibles usagés), mais sont facilement accessibles, pour qui sait où aller.

A contrario des réacteurs nucléaires qui eux sont construits en structures renforcées, les piscines ne disposent pas de suffisamment de protection pour parer une attaque malveillante. Aussi bien sur le plan de la construction que de la protection, les piscines de refroidissement de nos réacteurs nucléaires sont vulnérables.

Du coup, lorsqu’une piscine est par exemple endommagée, et que son eau de refroidissement est évacuée par accident, les combustibles hautement radioactifs ne sont plus refroidis.

Les combustibles sont donc nouvellement en activité et le relâchement de leur radioactivité pourrait affecter les populations de tout l’Hexagone. De même que ses voisins, dont la Belgique, la Suisse et l’Allemagne.

Que fait donc EDF ?

En effet, bonne question, puisque le principal intéressé rassure que « tous les moyens sont mis en œuvre et de manière coordonnée, entre EDF et l’État »…

Seulement, quand on voit la situation des piscines de refroidissement de nos réacteurs nucléaires, et compte tenu des sommes pharaoniques qu’il faudrait débourser pour assurer leur sécurité, soit entre 140 et 222 milliards d’euros, on doute de la parole de l’électricien de France.

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