Si dans nos contrées l’on est sûr d’éclairer les pièces en pressant sur un interrupteur, sous d’autres cieux, notamment en Afrique, les délestages sont légion, certaines localités peuvent passer des mois, sans aucun apport en électricité… tandis que d’autres, n’ont tout simplement jamais été raccordées au réseau électrique national. Tel est le cas de Bolodou, un village en Guinée.

Enseignant de mathématiques, Ibrahima Tounkara conscient de la réalité de son village, a décidé de construire un barrage électrique, qui aujourd’hui génère suffisamment d’électricité pour alimenter toute la zone.

Ils le prenaient tous pour un fou

Assez intéressé par les questions techniques et fonctionnelles des équipements qui entourent désormais la vie dans notre société moderne, Ibrahima Tounkara fut considéré par les habitants de son village comme un fou lorsqu’il se lança dans son entreprise. En effet, avec la ferme intention d’électrifier Bolodou, le jeune enseignant entreprit d’acquérir en mars 2016 un smartphone, via lequel il débuta ses recherches ; dans l’optique de trouver une solution viable pour qu’enfin, la lumière soit dans son village.

Ayant appris par le biais de missions étrangères à installer des panneaux solaires, face au coût de cette solution, Ibrahima décida de se rabattre sur l’une des sources énergétiques les moins polluantes et onéreuses, les cours d’eau. D’où naquit l’idée de la construction d’un barrage électrique, dont les travaux débutèrent en décembre 2016. Grâce à YouTube et autres ressources accessibles en ligne, il se forma depuis son domicile aux rouages techniques de la fabrication de barrages.

De la turbine au barrage

Le principe de fonctionnement d’un barrage est simple. Il suffit en effet de disposer d’un cours d’eau et d’une turbine. Le cours d’eau est connecté à des canalisations déplaçant le flux hydrique dans une génératrice, cette dernière dont les rotors tournant autour d’une bobine de fil de cuivre, génère du courant électrique ensuite utilisable.

Cela tombe bien puisqu’Ibrahim a toujours trouvé que « les Chutes de Bolodou ne sont pas assez exploitées ». Il s’est dans un premier temps attelé à la fabrication de sa turbine artisanale et principalement constituée de pièces récupérées ici et là, qu’il raccorda ensuite au cours d’eau du village via des canalisations construites par un maçon sur place. En régulant le débit de son installation, il réussit comme illustré dans la vidéo ci-après, à produire du courant pour Bolodou.

Le coût total du projet est estimé à 4 650€, et contre 19 centimes d’euros hebdomadaires, chaque foyer de Bolodou a désormais accès à de l’électricité illimitée et verte.

Déjà à la tête d’une petite société

Face au réel problème de l’insuffisance de la couverture électrique en Afrique, des initiatives telles que celles d’Ibrahim sont bienvenues. Ce dernier est d’ailleurs sollicité par les localités environnantes afin de réitérer son invention.

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