Deux études menées récemment n’ont pas les mêmes conclusions concernant le lien entre les ondes des smartphones et les tumeurs. Qu’en est-il vraiment ?
Depuis plusieurs années, le débat sur la dangerosité des téléphones portables ne cesse de connaître des contradictions dans le monde scientifique. Pour certains, il est évident que nos appareils ont une influence sur la santé, pour d’autres, l’apparition de cancers n’a rien à voir avec l’exposition aux ondes. Les tumeurs cérébrales touchent 240.000 personnes en Europe par an selon l’Institut du Cerveau et de la Moelle Épinière. Plus généralement « 1 personne sur 8 est concernée par les maladies du système nerveux » mais peut-on mettre nos smartphones en cause ? Deux études publiées en mai prouvent bien que les résultats divergent à ce sujet.
Australie: aucun lien significatif entre ondes et cancers
Cette première étude, mis en ligne sur The International Journal of Cancer Epidemiology, montre qu’il n’y a aucune preuve scientifique sur le développement des cancers du cerveau et l’apparition des téléphones portables dans nos sociétés. Alors que désormais tout le monde est équipé d’un appareil électronique de ce genre, on constate que le nombre de personnes touchées par cette pathologie n’a pas significativement augmenté depuis ces trente dernières années. Cependant, ce chiffre est en hausse pour les plus de 70 ans: pour les chercheurs ce résultat est uniquement lié à l’amélioration des méthodes de diagnostic et le recul de la mortalité. Ainsi, plus on vit tard, plus on a de chance de présenter une maladie cérébrale… mais ce n’est pas la faute des ondes et de l’utilisation des smartphones.
Amérique: existence d’une « incidence faible » sur la santé
Cette seconde étude, qui vient contredire la précédente, a été réalisée par le National Toxicology Program (NTP) aux Etats-Unis. Elle a mis en évidence un lien entre smartphones et cancers du cerveau, plus particulièrement le gliome cérébral et le schwannome cardiaque (une tumeur rare). Des expériences en laboratoire ont été réalisées sur des groupes de rats, exposés à des rayonnements de différentes intensités pendant plus de 2 ans. Résultat: l’apparition de ce genre de pathologie a augmenté chez les mâles uniquement. Nos pratiques téléphoniques ont donc une influence sur notre santé mais à moindre mesure puisque seuls certains spécimens sont touchés par le phénomène. De plus, l’intensité des ondes variait entre 1,5 et 6 watts par kg, 18 heures d’affilées: une puissance plus grande que celle que nous subissons au quotidien.
Bilan: les téléphones sont-ils vraiment dangereux ?
Selon ces différentes analyses, les smartphones sont peu responsables des cancers du cerveau. Cependant, leur utilisation n’est pas inoffensive pour autant puisque les ondes peuvent entraîner de légers maux de tête et que la lumière des écrans est dangereuse pour nos yeux. Les téléphones ont également une influence sur notre sommeil lorsque nous les utilisons tard le soir. Ils sont aussi en cause d’une maladie sociale présente chez beaucoup de personnes de nos jours: la nomophobie, une pathologie contemporaine.
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