Tourner le dos à l’hyper-industrialisation et ses dérives constantes, c’est possible avec un minimum d’organisation. Quelques conseils donc, pour renoncer doucement aux grandes surfaces et bénéficier d’un coup de fourchette éclairé.

Hausse du panier moyen lié aux marges grimpantes, manque de saveurs, pratiques douteuses voire scandaleuses d’un point de vue environnemental, sanitaire ou éthique… la filière agro-alimentaire et l’agriculture intensive n’ont pas bonne presse et se trouvent boudées par de plus en plus de consommateurs avertis. Soucieux de son bilan carbone, de savoir ce qui se trouve dans son assiette, de sa santé et de faire des économies, le consommateur d’aujourd’hui privilégie d’autres circuits et pratiques en vogue, qui contrecarrent allègrement les dérives précitées.

Faisons le point sur les manières de s’y prendre pour déjouer les diktats imposés par la grande distribution et ainsi choisir en âme et conscience ce que l’on consomme. Exit les grandes surfaces, les plats cuisinés, les tomates toute l’année ou les fraises en plein mois de décembre. Cap sur la valorisation des produits frais bio et saisonniers !

La Ruche qui dit Oui !

Modifier ses habitudes de consommation en produisant soi-même

La mode étant plus que jamais à l’autoproduction, beaucoup se penchent vers le potager bio, la culture de champignons, l’élevage de poules pondeuses, ou plus audacieusement, la mise en place de ruches domestiques. Des systèmes de production qui font rimer naturalité, saveurs, écologie et retour au fait-maison, à adapter bien entendu selon que l’on habite en ville ou à la campagne, l’espace extérieur disponible et le temps que l’on peut y consacrer.

L’autoproduction a toutefois ses limites et ne permet pas de couvrir tous les besoins, d’autant que les récoltes fruitières et légumières diffèrent d’une région à l’autre selon le climat. Mais si elle ne concède pas l’autosuffisance, elle est un premier pas vers l’autonomie alimentaire et la maîtrise de sa consommation. Au menu également: rapprochement avec la nature, développement de la patience et sentiment de fierté de réaliser ses propres récoltes. Une sorte de leçon de vie, pour les petits comme pour les grands !

Suivre le mouvement locavore: une expérience à entreprendre

Si les grandes surfaces proposent de plus en plus de produits issus de l’agriculture biologique, le bilan écologique est rarement au rendez-vous car ils sont souvent d’origine lointaine, sans compter que les réglementations bio diffèrent selon les pays.

Ce second point complète donc le premier, le locavore (contraction de « local » et de « vore ») s’imposant une discipline axée sur le même credo, en achetant autant que possible des produits dont l’origine géographique est située à moins de 160 km de son domicile, et généralement bio. Il suit ainsi une lignée de consommation précise, moins énergivore et moins polluante, et adapte son coup de fourchette aux quatre saisons, ce qui n’est pas sans bénéfices pour l’organisme, qui y (re)trouve un certain équilibre. Pour ce faire, il a recours aux producteurs locaux, soit en optant pour la vente directe (de la ferme au panier), soit par le biais de réseaux d’approvisionnement indépendants ou répartis dans tout l’hexagone comme les AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne), la Ruche Qui Dit Oui ! et locavor.fr. D’autres sont à découvrir dans cet article, publié sur le site du gouvernement.

À lire aussi : Conso collaborative: La Ruche Qui Dit Oui ! lève 8 millions d’euros

Ce mode de consommation nécessite bien sûr quelques sacrifices et oblige à se passer de certaines denrées exotiques fraîches (mangues, bananes, etc.), mais la question à se poser est: « sont-elles bien nécessaires ? », sachant que la nature est ainsi faite, qu’elle répartit les types de denrées selon les besoins de la population. Pour le café et les épices, qui ne peuvent pas non plus être produits localement, il est possible de les consommer sous réserve de favoriser le commerce équitable. On pense notamment à la marque Ethiquable.

Trois différences principales à retenir entre les AMAP et les autres structures

1. Comme leur nom l’indique, les AMAP fonctionnent sur un mode associatif, à la différence de la plupart des autres circuits courts qui possèdent une dimension commerciale et sont à ce titre considérés comme des Entreprises Solidaires d’Utilité Sociale (ESUS). Ils appliquent donc des marges variables, toutefois bien inférieures à celles de la grande distribution, avec pour conséquence un prix moyen final plus élevé pour le consommateur par rapport aux AMAP. Une tendance qui a provoqué de vives polémiques, mais qui vise tout de même un équilibre économique plus sain entre producteur (qui s’assure un revenu plus important) et consommateur. L’un dans l’autre, cela permet aussi de créer des emplois et tout le monde s’y retrouve.

2. Les AMAP nécessitent un engagement des membres pour l’année avec les producteurs, tandis que les consommateurs restent libres de passer commande ou non à chaque vente dans les autres circuits. Ladite vente n’est alors validée qu’à partir du moment où elle atteint un montant minimum et reste rentable pour les producteurs (frais de transport).

3. L’offre des AMAP est généralement moins développée, celle-ci ne proposant en général que des fruits et légumes.

Pour s’organiser de manière optimale, l’objectif premier est de faire un repérage de tous les lieux d’approvisionnement près de chez soi et de sélectionner celui (ou ceux) qui correspond(ent) le plus à ses besoins.

Pour résumer, consommer local c’est (liste non exhaustive):

  • davantage de transparence sur la traçabilité
  • diminuer les emballages
  • faire de économies
  • un choix de santé
  • lutter contre le gaspillage
  • diminuer les dégagements de CO2 liés au transport
  • réduire les rejets d’engrais et de pesticides
  • manger varié et équilibré
  • soutenir les petits producteurs
  • encourager la vie communautaire
  • bénéficier d’une nourriture plus riche en goût et en nutriments.

Crédit photo principale : Pixabay – Mariamichelle

Ça vous a plu ? 4.4/5 (20)

Partagez maintenant.

Jessica, journaliste aguerrie avec une solide expérience en gestion de projet et rédaction web, est diplômée de Sciences Po en Communication et Médias. Elle capte l'attention par des contenus précis et percutants, couvrant les évolutions médiatiques avec rigueur et clarté. Contact : [email protected].

Publiez votre avis