Et si vous preniez le temps de dépolluer votre boîte mail ? Faire la chasse aux emails inutiles, c’est bon pour vous et pour la planète !

Inventé en 1971 par Raymond Samuel Tomlinson, récemment décédé, le courrier électronique a aujourd’hui littéralement envahi notre quotidien, avec pas moins de 4,3 milliards de comptes e-mails recensés en 2015 dans le monde pour 2,5 milliards d’utilisateurs. Mine de rien, ça fait du monde tout ça ! Envoyer un mail est un geste familier qui paraît sans conséquences, mais qui est pourtant extrêmement énergivore et qui coûte cher à la planète, tout comme les requêtes web ou le téléchargement de documents. Et plus le stockage de mails est massif, plus les datacenter suffoquent ! L’an dernier, 204.1 milliards d’e-mails transitaient chaque jour à travers le globe, de quoi donner le tournis ! Parmi eux, bon nombre de spams en tous genres qui font déborder nos boîtes.

À présent, quelques chiffres pour vous montrer la face cachée de cette immatérialité, basés sur plusieurs rapports d’études dont celui publié par McAfee :

– Un mail d’1 Mo pèse 20 g de CO2: 80% correspond à la fabrication de l’ordinateur et 20% à la consommation d’énergie nécessaire à l’envoi, la lecture et le stockage sur une base de données.

– Si chaque français supprimait 50 anciens e-mails, cela reviendrait à éteindre 1,6 milliard d’ampoules basse consommation pendant une heure, ou la Tour Eiffel pendant 1 jour.

– En moyenne, l’énergie annuelle produite par les spams atteint 33 milliards de kWh, soit la consommation en électricité de 2,4 millions de foyers. Avec une telle énergie, on pourrait faire 1,6 million de fois le tour de la terre en voiture.

– Si tous les comptes de messagerie disposaient d’un filtre anti-spam, l’énergie produite par ces derniers se trouverait réduite de 75%, soit une économie annuelle de 25 milliards de kWh. C’est comme si l’on retirait 2,3 millions de voitures de la circulation.

– Enfin, selon un rapport datant de 2008 mené par BIO Intelligence Service, les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) sont responsables de 2 % des émissions de gaz à effet de serre (soit autant que le trafic aérien) à l’échelle européenne. Un chiffre qui pourrait doubler d’ici 2020 si nous ne modifions pas nos habitudes.

Supprimer vos emails inutiles

Crédit photo: Pexels – stock.tookapic.com

À l’image d’Orange avec sa fameuse campagne e-cleaning day l’an passé, l’idée est de sensibiliser le grand public et d’engendrer une action collective, en faisant des internautes des acteurs de l’écologie du XXIe siècle. Car oui, l’enjeu est majeur et seul un effet de masse fera la différence. Quelques conseils donc, pour faire un tri radical de vos mails afin d’y voir plus clair, tout en contribuant au mouvement écolo.

Tri sélectif immatériel: le devoir de tout internaute et citoyen qui se respecte

Un flot de spams qui inonde littéralement la boîte mail et que l’on a la flemme de trier… Tout internaute un tant soit peu actif en a déjà fait l’amère expérience. Plus le temps passe, plus ils se multiplient. Et soyons honnêtes, nous sommes loin de tous les lire et pour beaucoup d’entre eux, nous n’avons même rien demandé. Si jusqu’à présent, vous vous contentiez de les supprimer pour mieux les voir réapparaître, apprenez comment utiliser votre boîte électronique de manière plus « verte ».

Au bas de chaque e-mail commercial ou newsletter indésirable, cliquez sur le lien de désabonnement, c’est la meilleure manière de vous en dépêtrer. Mieux encore, optez pour unroll.me, un outil gratuit (en anglais) chargé de scanner votre boîte mail afin d’y détecter toutes les newsletters. Vous n’avez qu’à sélectionner celles dont vous ne voulez plus et d’un simple clic, vous êtes désabonné. Sympa comme concept, non ?

Dans la même lignée, triez aussi consciencieusement et régulièrement les e-mails présents dans votre boîte de réception, mais également toutes vos archives inutiles, lourdes (classez-les par taille pour les repérer facilement) ou obsolètes stockées depuis des lustres. En somme, ne conservez que le strict nécessaire et n’oubliez pas que pour éliminer définitivement les e-mails supprimés, il est impératif de vider votre corbeille.

À consulter absolument, le guide pratique (fichier PDF) très bien fait de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie).

Et pour limiter encore votre empreinte carbone web…

Envoyez autant que possible vos e-mails depuis votre smartphone et pensez aussi à compresser vos fichiers joints, le tout pour diminuer votre consommation en énergie. Sachez aussi que plus l’e-mail comporte de destinataires, plus il émet de CO2. Alors à moins que vos destinataires se comptent par centaines, réfléchissez-y à deux fois.

Diminuer le nombre d’impressions mails permet aussi d’économiser du CO2. Pour un document de plusieurs pages reçu, imprimez-le uniquement au-delà de 3 minutes de lecture sur écran, recto-verso et en noir et blanc, et bien entendu sans faire doublon avec l’ordinateur resté allumé.

Parmi les choses à éviter, la participation aux jeux concours souvent bidons et n’ayant pour but que de récupérer vos données. Décochez aussi la fameuse case de type « transmettre vos informations personnelles à nos partenaires » lors d’une inscription à un site web.

Enfin, rappelez-vous que l’assiduité est le meilleur moyen de remédier à ce fléau numérique de manière durable. Il faudra donc bien entendu continuer à vider régulièrement (chaque jour si possible) votre boîte de réception et votre dossier spam, mais le gain de temps sera énorme après ce grand coup de balai ! Un simple geste aujourd’hui pour un avenir plus sain.

Crédit photo principale : Flickr – Jeff Djevdet

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Jessica, journaliste aguerrie avec une solide expérience en gestion de projet et rédaction web, est diplômée de Sciences Po en Communication et Médias. Elle capte l'attention par des contenus précis et percutants, couvrant les évolutions médiatiques avec rigueur et clarté. Contact : [email protected].

Un commentaire
  1. Des raisonnements erronés qui conduisent à une conclusion à côté de la plaque.
    Selon ce même rapport de l’ADEME « selon l’Ademe [l’envoi d’email] génère 9,9 kg équivalent CO2 par an et par internaute »
    … soit environ un steak de boeuf de 250g
    … soit environ voyager quelques dizaines de km en voiture.
    Alors, vous préférez arrêter d’envoyer des emails, de surfer sur internet pendant un an, ou faire des efforts ailleurs?
    Il faut prioriser les secteurs à réellement forts impacts (transport, notamment avion, et logement), et ne pas priver les secteurs qui engendrent le plus de plaisir et de services, à impact modéré (2% des GES pour l’ensemble de l’internet mondial et tous les bénéfices associés, j’appelle ça modéré).
    En revanche, il est bien précisé que 80% de l’impact vient en fait des dispositifs: ordinateurs, smartphones, tablettes, et c’est réellement là qu’il faut agir: en luttant contre la consommation superflue, en arrêtant le gaspillage et les appareils qui finissent à la poubelle après 3 ans.

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