L’une des plus anciennes piscines de Paris a conclu un partenariat avec une jeune startup française pour chauffer son bassin de façon plus écologique.
Les datacenters, ou centres de données, sont indispensables aujourd’hui pour l’économie numérique car ils stockent la quasi-totalité de la mémoire du web. Cependant, ils sont très gourmands en énergie, ce qui n’est pas bon pour l’écologie. Ils consomment à eux seuls l’équivalent de l’énergie de plusieurs villes. Ce faisant, ils créent énormément de chaleur et les sociétés qui les gèrent dépensent des fortunes pour les refroidir. En parallèle, chauffer le bassin d’une piscine coûte également cher. Alors pourquoi ne pas chauffer une piscine avec la chaleur émise par les datacenters ?
C’est le partenariat qu’ont signé la piscine de la Butte-aux-Cailles et la startup Stimergy pour installer des serveurs dans les sous-sols de cette piscine du 13ème arrondissement de Paris.
Les plus gros datacenters peuvent dépasser les 100 mégawatts et Numerama note que rien qu’en Ile-de-France, on en compte 42, qui consomment à eux seuls autant que plusieurs petites villes. Grâce à toutes cette chaleur générée, il est à présent évident que nous pouvons la récupérer pour chauffer nos maisons et installations. D’ailleurs, une autre startup y avait déjà pensé.
Crédit photo: Wikimedia – Josef Frühwirth
Un datacenter sous la piscine
Le datacenter qui sera placé dans le sous-sol de la piscine à l’automne prochain permettra comme tout autre datacenter de stocker des données et d’héberger des sites Internet. « Mais ils seront aussi reliés à une chaudière capable de recycler la chaleur qu’ils émettent pour compléter les besoins en eau chaude de la piscine », explique Christophe Perron, le président-fondateur de Stimergy. Cette jeune entreprise a déjà prouvé que ce système fonctionnait, puisqu’elle chauffe de cette façon l’eau chaude sanitaire d’un gymnase de l’université Jean-Moulin à Lyon, et même l’eau de 20 logements sociaux dans la ville de Grenoble.
Transition numérique durable
Stimergy recycle la chaleur des serveurs pour une transition numérique durable. En effet, les questions de la pollution et l’augmentation des prix de l’énergie nous guident vers la sobriété énergétique.
Cette startup française basée à Grenoble est le fruit de deux constats: d’une part que l’eau chaude sanitaire est le premier poste de consommation énergétique des bâtiments construits selon les normes RT2012. D’autre part que les datacenters font face à des enjeux liés:
– leurs coûts de construction s’élèvent à plusieurs millions d’euros,
– une panne complète de centres de données peut coûter jusqu’à 700.000€ par panne, avec une panne en moyenne par an par centre de données,
– leurs coûts de refroidissement les pousse à se rapprocher du cercle Arctique pour bénéficier de froid gratuit, leur principale problème étant celui de la gestion de la chaleur,
– ils sont responsables de l’émission d’autant de CO2 que la moitié du trafic mondial aérien,
– les fournisseurs d’électricité ne sont plus en capacité aujourd’hui d’assurer la livraison de puissance à certains centres de données
Crédit photo principale : Stimergy