Un nouveau traitement utilisant les lymphocytes T contre le cancer livre des premiers essais cliniques assez concluants !
Une lueur d’espoir renaît enfin pour les patients atteints du cancer. Un nouveau type de traitement développé par des chercheurs britanniques apportant de l’aveu de ses concepteurs des résultats « sans précédent », pourra guérir encore plus de patients atteints de cette maladie dite des cellules folles.
Plus de la moitié des patients guéris
Un premier essai expérimental a été mené dans le cadre de l’étude de moyens d’amélioration des traitements d’une certaine forme de cancer du sang, la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL). Conduite sur des patients en fin de vie, donc à qui l’on ne prédisait pas plus de quelques jours ou mois à vivre, le nouveau traitement dont les résultats ont été commentés par Chiara Bonini, une hématologue de l’institut universitaire San Raffaele à Milan et Stanley Riddell, du centre de recherche sur le cancer Fred Hutchinson, dans l’état de Washington aux États-Unis en marge de la réunion annuelle de l’American Association for the Advancement for Science (AAAS), est basé sur un principe simple qui sera développé plus bas.
Stupéfiants, les chiffres révèlent que plus 94% des patients traités pour la LAL ont vu leurs symptômes complètement disparaître, et chez plus de 80% des sujets atteints par d’autres types de cancer du sang plus ou moins sévères, la moitié d’entre eux sont entrés en rémission. Prometteuses, ces conclusions sont tout de même relativisées par les scientifiques sus-cités, Riddell s’abstenant de tout commentaire et Bonini affirmant que les cellules immunitaires impliquées dans le traitement sont proches de certains produits cellulaires.
Les lymphocytes au cœur du nouveau traitement
Tournant autour de la reprogrammation cellulaire, le nouveau traitement à type thérapie cellulaire dont le nom de protocole a été maintenu secret s’appuie sur des lymphocytes reprogrammés, qui cibleront mieux les cellules ou particules cancéreuses après modification.
Les lymphocytes T ont été prélevés chez les patients et marqués par la suite par des molécules « récepteurs » qui ciblent de manière plus précise un cancer spécifique comme le souligne le Guardian. Une fois ces cellules immunitaires « améliorées », elles ont été réintroduites dans le corps du patient en question.
Quelle durée pour le nouveau traitement
Ce traitement peut ne pas porter un tel nom. En effet, les lymphocytes sont des cellules produites en quantité et en qualité par l’organisme. Si chez les patients ils sont moins efficaces, c’est dû au fait que les cellules tumorales soient encore partie intégrante de notre organisme. Les lymphocytes reconnaissant les marqueurs biologiques du patient, ils se réservent de les attaquer. Leur reprogrammation consiste à leur assigner de manière efficace la signature biologique précise du cancer dont est atteint le patient, de telle manière qu’une fois réintroduits dans l’organisme ils puissent détruire plus rapidement et efficacement le cancer.
Du coup, le traitement qui n’en est finalement pas un puisque n’impose aucune prise particulière de médicaments par voie parentérale ou orale peut s’étaler sur toute la vie sans gêner aucunement le patient.
« Les cellules T sont un médicament vivant, et elles ont la particularité de rester dans notre corps toute notre vie », ajoute le Dr. Chiara Bonini.
Le revers de la médaille
Si ce traitement est utilisé en dernier recours, et donc chez les patients chez qui tous les autres traitements (chimio et radio-thérapie) n’ont donné de résultats concluants: « Ce sont des patients chez qui tout a échoué. La plupart de ceux qui ont pris part à notre essai clinique n’avaient plus que deux à cinq mois à vivre » souligne Dr. Riddell, ce n’est sans doute pas pour rien.
En effet, un tel traitement utilisant des cellules immunitaires modifiées comporte des effets secondaires parfois très lourds. On parle notamment de suractivité des cellules aboutissant à une infection, mais aussi de fortes fièvres, d’hypotension et de neurotoxicité. Tous pouvant entraîner le décès du patient. Les scientifiques étudient donc désormais des moyens visant à réduire ces effets secondaires, par exemple en réinjectant moins de lymphocytes T chez les patients ou en suppléant leur quotidien par des molécules (sous forme de comprimés) qui les limiteront.
Crédit photo principale : Flickr – NIAID
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