Une taxe de 20% à l’horizon 2020 sur les aliments contenant des sucres ajoutés et les boissons sucrées: c’est l’ambition de Simon Stevens, patron du système national de santé britannique.
D’après Frank Hu, professeur de nutrition et en épidémiologie à l’Université de Harvard et à l’Ecole de Santé Publique de Boston, « les personnes qui boivent régulièrement du soda ont une prise de poids significative et tendent plus facilement vers l’obésité que celles qui ne consomment ces boissons que de manière occasionnelle. » Cette affirmation découle d’une enquête réalisée auprès de 100.000 personnes. Alors qu’en Europe, une grande part des calories consommées viennent des boissons sucrées comme le thé ou les jus de fruits, Simon Stevens, patron du système national de santé britannique souhaite instaurer une taxe de 20 % sur les boissons sucrées, pour montrer l’exemple.
L’objectif est simple: décourager l’achat de produits sucrés. Un bienfait pour la santé mais aussi pour le porte-monnaie de l’Etat. Cette taxe pourrait rapporter jusqu’à 40 millions de livres par an (52 millions d’euros), alors que l’obésité arrive après le tabac en termes de coût et entraîne une perte annuelle équivalente à 3% du PIB du Royaume-Uni. Une économie alors investie pour améliorer les conditions de travail et de santé des employés. « En tant que professionnels de santé nous avons une responsabilité, nous devons montrer l’exemple. Notre rôle ne doit pas se limiter au soutien des patients, il faut aussi attirer leur attention sur le fait que des changements comme celui-ci peuvent avoir un impact positif en matière de santé publique », explique Simon Stevens.
Une taxe qui fait débat
Au Pays de Galle et en Irlande, les représentants de NHS se sont prononcés contre cette mesure. Pourtant, l’obésité touche un quart de la population. Le diabète, notamment dû à la consommation de sucre est également un fléau dans le pays. Pour y remédier, le Royaume-Uni pourrait prendre exemple sur le Mexique où les ventes de sodas ont été réduites de 12% suite à l’instauration d’une taxe pour lutter contre le surpoids chez les enfants.
Les marques poussées à changer leurs recettes
Pour échapper à la possible mise en place de cette taxe, de nombreuses marques comme Pepsi ou Coca-Cola ont décidé de « prendre des mesures sans précédent », à savoir changer leurs recettes. Kellogg’s s’engage à réduire de 723 tonnes la quantité de sucre ajoutée à ses Coco Pops. Le taux de sucre passerait donc de 35% à 20%. Quant à Pepsi, la marque promet de ne plus diffuser de publicités à destination des enfants. Alors qu’une canette de 33cl de Coca-Cola, produit phare de la marque, contient 7 cuillères de sucre, elle ne souhaite cependant pas en réduire la quantité.
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