En Europe, quelques 9 cas de Zika ont été recensés, dont trois en Grande-Bretagne, deux en Espagne et quatre en Suisse.

À peine que l’on a fini d’entendre parler de la fièvre du virus Ebola, qu’un nouveau fléau vient prendre sa place sur le podium des maladies les plus meurtrières. Le virus Zika a été détecté en Europe, notamment dans trois pays pour l’instant, l’Espagne, la Grande-Bretagne et la Suisse. Un maigre cours de biologie vous est proposé par Toolito, afin de vous permettre de mieux cerner ce virus, ce qui le rend dangereux pour l’Homme, mais surtout comment il se transmet et potentiellement comment l’éviter.

Qui est le virus Zika ? Comment altère-t-il notre état de santé ?

Arbovirus classé dans la famille des Flaviviridae et du genre Flavivirus, ce virus est responsable de la fièvre Zika chez l’Homme. Tirant son nom d’une forêt ougandaise, il a été découvert en 1947 et serait principalement retrouvé dans les pays tropicaux d’Asie, d’Amériques et d’Afrique. Resté longtemps dans son coin sans faire trop d’histoires, il a été notamment à l’origine d’une épidémie en 2007, sur les îles Yap, en Micronésie, où il infecta près des trois quarts de la population. Se transmettant chez les hommes à la suite d’une piqûre de moustique Aedes aegypti ou Aedes albopictus (moustique tigre) dont la salive est infectée, le virus, est depuis peu, à l’origine des suspicions quant à une transmission par voie sexuelle, comme le souligne depuis quelques heures le magazine Sciences & Avenir.

Pour les férus de biologie, pour entrer un peu plus en profondeur, le virus Zika est un virus à ARN à simple brin à polarité positive comptant 10.794 nucléotides codant pour un précurseur polyprotéique de 3419 acides aminés. Il partage également avec les autres membres du genre Flavivirus les mêmes caractéristiques structurelles et le même cycle de réplication. Jouissant d’une période d’incubation (le temps séparant l’infection des premières manifestations de la maladie) située entre 3 à 12 jours, le virus Zika a une physiopathologie méconnue des institutions sanitaires mondiales. En gros, à cet instant précis nul ne sait encore comment Zika altère notre santé, mais nous en connaissons fort heureusement les manifestations. De plus, étant un virus à ARN, nous pouvons avec certitude avancer un fait, il nécessite obligatoirement une cellule hôte dont il détournera la machination génétique, pour produire des particules virales qui engendreront à leur tour un ARN viral, à l’origine de la traduction de protéines virales, qui, elles, manifesteront suite à leur sortie des cellules hôtes, la maladie à proprement parler.

À ce stade, le principal risque d’une exposition au virus Zika, est encouru par les femmes enceintes, dont les fœtus risquent d’énormes malformations irréversibles, notamment des microcéphalies (les enfant naissent avec une boîte crânienne particulièrement petite). En 2015, 3174 cas de microcéphalies chez des nourrissons ont été recensés au Brésil. Outre cet aspect, des études en laboratoire ont fait état du fait que le virus soit à l’origine chez des souris, de lésions du système nerveux central, principalement via la dégénérescence de cellules nerveuses dans la région de l’hippocampe, avec un ramollissement général du cerveau.

Symptômes (manifestations) et diagnostic

Vous devez savoir dans un premier temps que seulement 18% des personnes infectées par le virus Zika feront la maladie. En d’autres termes ce n’est pas nécessairement parce que vous êtes infecté par le virus que vous en développerez les manifestations physiques.

Ceci-dit, le syndrome clinique est connu sous le nom de fièvre Zika, dont les symptômes sont assez proches de ceux des autres arboviroses plus ou moins banales. C’est d’ailleurs cet aspect qui le rend difficile à diagnostiquer, tant ses signes et symptômes se rapprochent de ceux de la Dengue ou du Chikungunya. De plus, le seul diagnostic de certitude actuel repose sur la détection du virus dans le sang par RT-PCR (Réaction en chaîne par polymérase) ou isolement du virus sur culture cellulaire des lignées sanguines. La fièvre à virus Zika se présente sous forme d’une maladie fébrile (élève la température centrale ou périphérique), pouvant être associée à une éruption cutanée de type maculo-papuleuse, débutant sur le visage puis s’étendant au reste du corps. D’autres symptômes sont retrouvés, notamment des céphalées, parfois une conjonctivite et de l’arthrite ou une arthralgie, en particulier des petites articulations des chevilles et des mains.

D’autres systèmes de l’organisme sont également susceptibles d’être affectés, notamment le digestif, provocant diarrhée, constipation, douleur abdominale, mais aussi neurologique, provocant vertige, étourdissement, nausée, vomissement, anorexie et myalgie, douleurs rétro-orbitaires et douleurs dorsales (dans les muscles du dos). De rares cas confirmés étaient associés à de la toux et des douleurs à la gorge et même de prostatite et d’hémospermie (présence de sang dans le sperme).

Des cas recensé en Europe, pas de traitement ni de vaccin

Resté cantonné aux pays d’Amérique du Sud depuis sa dernière épidémie connue, le virus Zika est aujourd’hui présent dans 21 pays dans le monde, auxquels il faudra désormais ajouter trois d’Europe, la Suisse, qui compte 4 cas, l’Espagne qui compte 2 cas et la Grande-Bretagne qui en compte 3. De plus comme si cela ne suffisait pas, les autorités sanitaires de la planète ne dispose actuellement ni de vaccin, ni de traitement avéré. Le seul moyen de prévention reste donc la lutte contre la contamination, en évitant les zones infectées, dont font partie la Guyane et les Antilles françaises.

De plus, seul un traitement symptomatique est actuellement dispensé à ceux qui développent la maladie, à base de Paracétamol, pour contenir les pics fébriles et les douleurs occasionnelles pouvant accompagner l’élévation de température.

Crédit photo principale : Wikimedia – James Gathany

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Jessica, journaliste aguerrie avec une solide expérience en gestion de projet et rédaction web, est diplômée de Sciences Po en Communication et Médias. Elle capte l'attention par des contenus précis et percutants, couvrant les évolutions médiatiques avec rigueur et clarté. Contact : [email protected].

Un commentaire
  1. L’Organisation mondiale de la santé annonce que le virus Zika constitue « une urgence de santé publique de portée internationale» Je trouve l’article (Le virus Zika « explose » dans le monde) de mutuelle-news. fr très intéressant à lire absolument !

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