Constat alarmant du rapport de la fondation ellen macarthur: en 2050, il y aura plus de plastiques que de poissons dans l’océan.
Publié lors du forum économique mondial de Davos, ce rapport est formel: « chaque année, ce sont 8 millions de tonnes de plastique qui partent dans les océans, ce qui revient à y déverser l’équivalent d’une benne à ordures chaque minute ». Plus alarmant encore, il y aurait à ce jour 150 millions de tonnes de plastique dans les océans.
Un septième continent de plastique
Alors que les détritus s’agglutinent au gré des courants, cette poubelle géante baptisée « le septième continent » regroupe deux zones: la « plaque de déchets du Pacifique Est », (Eastern Pacific Garbage Patches) et « la plaque de déchets du Pacifique Ouest » (Western Pacific Garbage Patches). Cette gigantesque poubelle, six fois plus grande que la France, erre entre les côtes d’Hawaï et de l’Amérique du Nord. Une pollution de l’eau qui met en danger la faune et la flore des mers: pour les chercheurs américains du San Diego Scripps Institution of Oceanography, « 9% des 141 espèces qui vivent dans « le vortex de plastique pacifique » ont du plastique dans leur estomac ». Dévastateurs, ils causent la mortalité des animaux marins comme les tortues, ou encore l’étranglement d’animaux tels que les dauphins et les baleines. Les récifs coralliens sont aussi endommagés.
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Des pertes financières importantes
Toujours selon le même rapport, sur un total de 78 millions de tonnes de sacs plastique produits chaque année, seules 14 % sont recyclées. Une prolifération qui selon deux rapports publiés le jour de l’ouverture de la première Assemblée des Nations Unies sur l’environnement établissent un montant des dommages financiers sur les écosystèmes marins de 13 milliards de dollars chaque années.
Pour Achim Steiner, Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Directeur exécutif du PNUE, même si « le plastique joue un rôle crucial dans la vie moderne, les impacts environnementaux ne peuvent pas être ignorés. Ces rapports montrent que la réduction, le recyclage et la re-conceptualisation des produits à base de matière plastique peuvent apporter plusieurs avantages écologiques: de la réduction des dommages économiques sur les écosystèmes marins, le tourisme et la pêche à l’apport d’économies et d’opportunités pour l’innovation aux entreprises tout en réduisant les risques. »
La fin des sacs plastiques, une solution ?
D’ici mars 2016, les sacs plastiques seront interdits en France. Pour preuve, cette interdiction des sacs en plastique à usage unique est inscrite dans la loi sur la transition énergétique, promulguée en août. Une deuxième loi entrera en vigueur au 1er janvier 2017, visant à interdire la distribution de l’ensemble des sacs plastiques à l’exception des biodégradables. Au Royaume-Uni, la législation impose le paiement par les utilisateurs des sacs plastique, pour tenter d’en réduire l’utilisation. À Montréal, l’usage des sacs plastique non biodégradables sera interdite à compter de 2018.
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Plusieurs solutions existent: la première, les sacs en papier rigides, recyclables et solides qui restent cependant chers et perméables. Les sacs en tissus sont aussi solides et recyclables mais également chers. Autre bémol, un seul fabricant produit ce type de sac pour l’instant. Les sacs doivent alors faire le tour du monde et reviennent cher en transport. La troisième solution, les granulés de pomme de terre transformables en sac qui ressemblent grandement aux sacs plastiques traditionnels. L’avantage principal étant que ceux-ci sont compostables chez soi. Le problème reste encore le prix.
Cependant, très pessimistes, les conclusions du rapport semblent montrer qu’il est trop tard pour agir. « Même si d’importants efforts étaient faits pour réduire le flot de plastique dans les océans, le volume de déchets se stabiliserait plutôt qu’il ne déclinerait ».
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