En l’absence de décret d’application, l’interdiction des sacs plastiques en caisse de supermarché n’entrera en vigueur qu’en avril 2016.
Selon la loi relative à la transition énergétique promulguée en août 2015, les sacs plastiques à usage unique, qu’ils soient gratuits ou payants, auraient dû être interdits à la distribution dès le 1er janvier 2016. Faute de décret faisant mention des dispositions et des sanctions mais aussi d’une demande de précisions au gouvernement de la part de la Commission Européenne, il n’en sera rien et ces sacs seront toujours disponibles en caisse, excepté pour les commerçants soucieux de faire preuve d’anticipation. Selon Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, le décret devrait être publié au 1er avril.
La consommation de sacs plastiques réduite de 94% en l’espace de 13 ans
L’idée de diminuer l’usage des sacs plastiques non réutilisables n’est pas nouvelle et il aura tout de même fallu une bonne douzaine d’années de débats avant qu’un tel projet d’interdiction ne voit le jour. En 2003, sous la coupe de Roselyne Bachelot alors ministre de l’Ecologie, les sachets à usage unique deviennent payants et leur usage diminue nettement jusqu’à aujourd’hui, passant de 10,5 milliards à 600 millions par an, au profit des sacs en tissu ou en plastique épais (polyéthylène souple) réutilisables. Des alternatives plus à l’ordre du jour que jamais, puisqu’elles resteront désormais les seules autorisées, avec les cabas en tissu, les sacs en papier, en plastique végétal ou biodégradable et autres cagettes en plastique, sans oublier les filets de nos grand-mères qui ont le vent en poupe.
Si la distribution en caisse n’est donc pas encore formellement interdite, la réduction drastique des sacs plastiques ces dernières années semble déjà avoir éduqué la plupart des distributeurs et des consommateurs à modifier leurs habitudes.
Des sacs fins qui coûtent très cher à l’écosystème
En dépit des effets environnementaux ravageurs, les gens continuent à polluer la nature de leurs déchets et ce sont pas moins de plusieurs centaines de millions de sachets plastiques qui bordent la planète. Un manque de civisme alarmant qui détruit la biodiversité: 100.000, c’est le bien triste effectif annuel correspondant aux animaux marins victimes de nos sachets plastiques (les tortues en première ligne), et 1 million, c’est le nombre d’oiseaux qui périssent eux aussi. Le plastique représente à lui seul 60 à 80% des débris trouvés au fond des mers, si bien que la plupart des espèces marines en renferme. Il suffit de visionner le documentaire intitulé « Océan de plastique » (ci-dessous) pour se rendre compte du côté dramatique de la chose.
Non seulement le plastique est une matière redoutable pour la faune, mais en outre il ne disparaît qu’en apparence (après un longue dégradation de 400 ans). 90% serait enfoui et non recyclé et c’est à l’échelle invisible qu’on le retrouve dans nos assiettes puisque d’une part il est ingéré par les animaux et d’autre part, il se transforme au fil des décennies en microparticules toxiques qui contaminent les sols et la nappe phréatique. Du début à la fin de la chaîne alimentaire, il nous empoisonne tous.
Par ailleurs, la fabrication de plastique appauvrit les réserves naturelles de pétrole, une source d’énergie fossile impossible à renouveler, fabriquée par Dame Nature au cours des millions d’années qui nous précèdent.
Au 1er janvier 2017, les sacs des rayons fruits et légumes ainsi que ceux des blisters servant notamment au conditionnement des pubs et magazines devraient être eux aussi proscrits. À l’horizon 2020, ce sera au tour de la vaisselle jetable en plastique, à l’exception de celle composée de matières compostables ou végétales.
Crédit photo principale : Flickr – jehangreco