Accord historique sur les changements climatiques à paris: 195 nations montrent la voie pour maintenir l’augmentation de la température bien en dessous de 2°c
Samedi, les négociations des Nations Unies sur le climat se sont conclues par un accord, et les pays se sont engagés à lutter contre les niveaux dévastateurs du changement climatique. L’accord a été trouvé un jour après la fin officielle de la COP21, avec de nombreux représentants travaillant jours et nuits pour parvenir à un accord. Le texte (de 31 pages et en anglais) engage les dirigeants mondiaux à maintenir la hausse des températures « bien en dessous de 2 degrés Celsius ». En effet, les efforts doivent être maintenus pour viser un objectif de 1,5°C seulement.
L’accord, appelé « Accord de Paris », inclut des engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour chaque nation. Il promet également un soutien financier aux pays les plus pauvres, pour les aider à s’adapter aux dégâts qui seront causés par les changements climatiques se produisant déjà (ces aides seront révisées à la hausse tous les cinq ans à partir de 2020). Les nations participantes ont également convenu de se réunir à nouveau dans cinq ans pour accroître leurs ambitions, le fameux « effet cliquet » (interdiction de revenir en arrière sur ses engagements).
L’Accord de Paris représente une avancée diplomatique majeure, étant donné que les efforts du passé pour parvenir à un accord sur le changement climatique à l’échelle internationale ont été infructueux. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a qualifié l’entente de « moment historique ».
« L’Accord de Paris permet à chaque délégation et chaque groupe de pays de rentrer chez eux la tête haute. Notre effort collectif vaut plus que la somme de tous nos efforts individuels. Notre responsabilité face à l’histoire est immense », a déclaré Laurent Fabius, Président de la COP 21 et ministre français des Affaires étrangères. Sur Twitter, Barack Obama a salué « l’énorme » accord de Paris sur le changement climatique.
PARIS: We now have a climate agreement #COP21 #climatechange pic.twitter.com/ugbrjoF0Td
— Katharina Davis (@KDavisClimate) 12 Décembre 2015
Christiana Figueres, Secrétaire exécutive de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), a déclaré: « Une planète, une chance de bien faire, et nous l’avons fait à Paris. Nous avons écrit une page d’histoire ensemble. C’est un accord de conviction. C’est un accord de solidarité avec les plus vulnérables. C’est un accord de vision à long terme car nous devons transformer cet accord en un moteur de croissance sécurisée. »
Un accord à mettre en oeuvre
À lui seul, l’accord ne peut pas résoudre le changement climatique. Les gouvernements doivent appliquer les engagements qu’ils ont pris lors des négociations, et chaque nation doit continuer à accroître ses engagements dans les prochaines décennies. Les efforts visant à réduire les émissions provenant du secteur privé et aux niveaux régionaux de chaque pays seront également nécessaires.
Bien sûr, si les organisations environnementales saluent l’accord, elles estiment aussi que le texte n’est pas assez ambitieux ou pas assez contraignant. « Cet accord est loin d’être satisfaisant pour les nations et les peuples qui sont en première ligne des impacts des changements climatiques », a regretté Kumi Naidoo, directeur de Greenpeace International. « Les pays à l’origine du problème ont promis trop peu d’aide pour les populations sur les lignes de front du dérèglement climatique, qui sont déjà en train de perdre leurs moyens de subsistance et la vie. »
Toutefois, de nombreux analystes affirment que l’accord envoie un signal important aux gouvernements, entreprises et marchés.
Un autre grand succès des pourparlers est l’accord pour produire un examen des progrès climatiques d’ici 2018. Cela, combiné avec l’accord de se réunir à nouveau tous les cinq ans, signifie que les actions visant à réduire les émissions devront être mises en oeuvre très rapidement.
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