C’est le plus grand échouage de cétacés jamais constaté: 337 baleines se sont sont échouées sur les côtes de la Patagonie chilienne.
Les scientifiques ont fait une découverte surprenante lors d’un vol d’observation sur un fjord isolé en Patagonie, dans le sud du Chili: ils ont trouvé 337 cadavres de baleines. Cela est le plus grand échouage de baleines connu des scientifiques à ce jour.
En raison de l’isolement de la région et de la rugosité des mers, les scientifiques n’ont pas été capable d’examiner immédiatement les baleines, mais une photographie aérienne et par satellite a permis d’identifier 305 corps et 32 squelettes dans une zone située entre le Golfe de Penas et Puerto Natales, vers la pointe sud du continent.
De nombreux corps étaient dans un état de décomposition avancé de sorte qu’il est difficile de savoir de quelle espèce ils sont, a indiqué la scientifique en chef Carolina Simon Gutstein de l’Universidad de Chile et du Consejo de Monumentos Nacionales à Santiago. Mais en fonction de leur taille et du lieu, ce sont probablement des rorquals boréaux, dit-elle.
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— Nine News Australia (@9NewsAUS) 2 Décembre 2015
Cette espèce figure encore aujourd’hui sur la liste rouge de l’UICN, dans la catégorie « Espèce en danger de disparition » depuis 1996. Les rorquals boréaux sont de grandes baleines à fanons gris bleuté qui filtrent l’eau pour se nourrir de krill et autres petites créatures. Ils peuvent atteindre 19,5 mètres de long et peser 50 tonnes. Considéré comme le plus rapide des cétacés, le rorqual boréal peut nager jusqu’à 50 km/h. Leur durée de vie est de 50 à 70 ans, et on les trouve généralement dans les eaux profondes loin des côtes. Leur population mondiale est estimée à environ 80.000.
Un autre désastre de ce type avait eu lieu en avril
Carolina Simon Gutstein et ses collègues ont réellement fait la découverte le 23 juin. L’équipe analyse actuellement ses résultats pour les publier dans une revue scientifique, mais l’information a fuité vendredi dernier dans la presse chilienne (lien en espagnol). « Nous prévoyons de retourner là-bas pendant l’été pour tenter de les étudier de plus près », a déclaré Gutstein.
Les chercheurs ont mis en place cette expédition après la découverte au mois d’avril dernier par Vreni Häussermann (directrice du centre scientifique Huinay), d’une vingtaine de baleines d’une espèce protégée qui avaient été retrouvées mortes dans cette région du Chili. Cela avait incité Gutstein et Häussermann à faire équipe, mutualiser les ressources, et approfondir les recherches avec des vols et de l’imagerie à distance.
En avril, aucune baleine ne portait de traces de blessures, et la piste d’un excès d’algues ou d’un virus provoquant leur mort avait été envisagée. Une enquête des autorités chilienne avait écarté toute intervention humaine dans la mort des cétacés.
En cette semaine de conférence mondiale sur le climat (COP21), l’importance des océans doit être abordée.
Crédit photo principale : Carolina S. Gutstein