Pascal Poot cultive ses légumes sans eau ni pesticide et fascine les biologistes
Dans le nord de Béziers, dans l’Hérault, Pascal Poot a développé une méthode naturelle qui lui permet de cultiver et de sélectionner quelques 450 variétés de tomates, de potirons, d’aubergines ou encore de courgettes, tous bio, mais surtout sans arrosage ni pesticide. Sur les hauteurs de Lodève, celui qui a créé le « Conservatoire de la tomate » et qu’on a d’abord pris « pour un fou » inspire aujourd’hui les agronomes.
Installé sur 3 hectares à Olmet dans les Cévennes (Hérault), une région au climat très aride et à la terre pleine de cailloux, ce maraîcher n’arrose pas ses plants, et ne les entretient pas. Plutôt que d’en prendre soin, il « [fait] exprès de ne rien faire du tout. [Il ne fait] jamais rien. » Il vient simplement les cueillir deux ou trois mois après. Et ses plants produisent jusqu’à 20 kg de tomates au mètre carré, soit moitié moins que les tomates industrielles.
« Au début on m’a pris pour un fou mais au bout d’un moment, les voisins ont vu que j’avais plus de tomates qu’eux, et jamais de mildiou, en plus, alors les gens ont commencé à parler et des chercheurs sont venus me voir », expliquait-il à Rue89 en début d’année.
Son secret ? Il « crée » ses propres semences. « Depuis trente ans, j’ai commencé à faire de la sélection moi-même et à faire en sorte que les plantes apprennent à résister par elles-mêmes aux maladies. Et ça marche. »
Sur le site du cultivateur, on peut lire que « toutes nos variétés sont produites en Bio, en plein air et sélectionnées pour leurs qualités nutritionnelles, leurs qualités gustatives, leurs résistances aux maladies, à la sécheresse ou aux excès d’humidité ainsi que pour leur productivité depuis plus de 20 ans. »
« Le résultat de cette sélection se traduit entre autres par le fait que nos variétés produisent de 10 à 20 fois plus de vitamines, d’antioxidants et de molécules anticancers que les variétés classiques ou hybrides. Nos variétés sont exclusivement anciennes, mais aussi les plus modernes qui soient car nous les améliorons sans cesse. »
Pascal Poot et son potager avaient déjà fait l’objet d’un reportage sur Arte en 2014.