Beauté physique : meilleure avocate que l’âme ?
Dictature de la beauté, réussite sociale et discriminations
Dans notre société de l’image, la beauté est source d’inégalités entre individus, dans la vie privée comme dans le marché du travail. Les regards sont partiaux dès le berceau : oreilles décollées, traits asymétriques, tâches de naissance… tout cela peut être perçu pour les parents comme un handicap futur qu’il faut compenser de suite en se focalisant sur les apprentissages.
Viennent ensuite la maternelle, le primaire, le collège et le lycée où le jugement peut être cruel entre élèves et où la bienveillance des enseignants se concentre parfois en faveur des élèves beaux, comme il l’a été démontré par David Landy et Harold Sigall dans le Journal of Personnality & Social Psychology en 1974 dans le cadre d’une étude montrant l’évaluation des tâches en fonction de l’attrait physique de l’interprète.
Les physiques avantageux ont vu leur note améliorée tandis que les physiques ingrats ont perdu des points, un état de fait appelé familièrement « note de gueule ».
A l’âge adulte, le tribut de l’image est encore à payer : certaines entreprises obéissent aux stéréotypes physiques préétablis en matière de recrutement, et on évince par exemple les visages disgracieux ou les personnes obèses. Et l’apparence ne se réduit pas au physique : le look, la voix, la gestuelle et l’allure entrent aussi en ligne de compte.
La beauté sous tous ses aspects serait-elle donc perçue comme un statut qui vaut une récompense, et la « laideur » imputable à une altération des compétences ?
Une mondialisation des apparences
Au travers des époques et des civilisations, les critères de beauté n’ont cessé d’évoluer. Dans l’Égypte ancienne, la femme belle possède des hanches et des fesses rebondies. Dans l’Antiquité, la mode se veut aux corps athlétiques et la gent féminine utilise très peu de maquillage. A la Renaissance, les femmes sont admirées pour leurs corps charnus et leurs peaux très blanches.
Les normes de beauté actuelles sont notamment fabriquées et entretenues par l’industrie du cinéma et par les médias, et les femmes sont les plus complexées face à la dictature de la mode et aux plastiques retouchées des magazines. Une angoisse autour de la quête de la beauté et de la minceur qui peut tourner à l’obsession et être à l’origine de troubles alimentaires graves comme l’anorexie.
La perception de la beauté est aussi une question de culture, avec un point de convergence tout de même : la généralisation de la chirurgie esthétique. En Asie par exemple, les femmes ne bronzent pas car pour être belle, il faut avoir un teint de porcelaine. Par contre, se faire débrider les yeux est devenu monnaie courante pour avoir plus de chances de décrocher un emploi !
En Europe, exit le teint blafard ! Teint hâlé rime avec bonne santé, on abuse donc des UV et on se dore au soleil dès que possible. Et pour mieux paraître, on se tourne vers l’augmentation mammaire ou la liposuccion.
Conclusion : la perfection n’existe pas
Pour certains, le regard des autres construit, et pour d’autres, il déconstruit. Les « moins gâtés par la nature » semblent avoir davantage d’obstacles à franchir et de choses à prouver, ce qui peut mener à la course d’une beauté loin d’être naturelle et même inatteignable. Que nous soyons parents, enseignants ou encore recruteurs, nous sommes tous plus ou moins influencés par l’apparence, c’est un fait. Il faut juste en prendre conscience et modifier quelque peu nos comportements pour éloigner les préjugés.
Prendre confiance en soi, apprendre à s’aimer et profiter de la vie priment largement sur ces artifices. Si vous êtes vraiment mal dans votre peau, faites le point sur votre morphologie et modifiez votre silhouette si tel est votre choix, dans la limite du raisonnable et sans faire de régime restrictif (misez sur l’alimentation équilibrée et le sport). Améliorez votre look si cela vous chante, apprenez à camoufler vos complexes en mettant en avant vos atouts… Et souvenez-vous, la beauté est subjective : ce qui est beau pour l’un peut être laid pour l’autre, et inversement !
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Les gouts en matière d’attirance physique ce n’est pas les médias et le cinéma qui les dictent mais bien chacun d’entre nous il a déjà été prouvé que les gouts en matière de beauté sont innée donc les medias font juste montrer ce que la plupart des gens trouvent beau. Je voulais apporter cette nuance pour le reste je suis 100% d’accord.
Mais même si le cinéma et les médias se calquent d’abord sur une majorité de lecteurs et spectateurs (appartenant généralement à une catégorie minoritaire de la population), cela influence ensuite les autres, et ainsi de suite :)