Paris est connue pour sa pollution. Mais qu’en est-il des autres villes françaises ?
Depuis quelques mois, les pics de pollution sur Paris ne cessent de provoquer le débat sur la cause de cette pollution et les solutions qui doivent être mises en œuvre pour lutter contre. Néanmoins, Paris n’est pas la seule ville de France à l’air irrespirable certains jours. Elle n’est même pas d’ailleurs la ville la plus polluée de France selon le critère choisi.
Mais qui alors est plus polluée et qui l’est moins ? Difficile à dire selon les critères retenus, et ils sont nombreux. C’est pourquoi nous retiendrons deux données pour la pollution atmosphérique : les particules fines et le dioxyde d’azote.
La pollution aux particules fines : aucune ville n’est épargnée
Les particules fines sont des poussières microscopiques créées par de nombreuses activités humaines, allant des travaux publics aux automobiles et en passant par l’agriculture ou bien en bricolant ou faisant le ménage. Bref, nous vivons avec ces particules fines, dont la taille varie de 10 microns (1 micron = 0,001 millimètre) à 2,5 microns.
Néanmoins, à partir d’une certaine quantité dans l’air, elles peuvent provoquer aussi bien des désagréments temporaires sans gravité que favoriser l’apparition de cancers ou de maladies cardiovasculaires en cas d’exposition répétée et prolongée. Et malheureusement, il n’existe aucun filtre suffisamment efficace pour les bloquer. Donc inutile de courir vers la pharmacie la plus proche pour acheter un masque filtrant.
Comment calcule-t-on alors la pollution aux particules fines ? C’est assez simple : des capteurs mesurent la quantité en microgrammes (µg) par mètre cube d’air. Quelles villes sont donc les plus polluées aux particules fines en moyenne à l’année ?
1 – Marseille : 31,8 µg/m³.
2 – Lille : 30,9 µg/m³.
3 – Lyon : 29,5 µg/m³.
4 – Nice : 29,2 µg/m³.
5 – Grenoble : 27,5 µg/m³.
6 – Lens-Douai : 27,3 µg/m³.
7 – Paris : 27 µg/m³.
8 – Amiens : 25,8 µg/m³.
9 – Strasbourg : 25,6 µg/m³.
10 – Le Havre : 24,6 µg/m³.
A noter que le taux recommandé par l’OMS à ne pas dépasser est de 20 µg/m³ d’air. D’après l’InVS (Institut de Veille Sanitaire), seule la ville de Dijon (classée 17e), parvient à rester juste en dessous de la moyenne recommandée, avec 19,3 µg/m3.
La pollution au dioxyde d’azote : la France plutôt épargnée
Le dioxyde d’azote (NO2) est une molécule gazeuse qui donne au ciel cette couleur jaunâtre, voire brunâtre, caractéristique des grands jours d’intense pollution. On la reconnaît à son odeur âcre, suffocante et irritante pour les yeux, le nez et la gorge près des axes routiers urbains très fréquentés.
Son origine est très connue en ville : elle est largement due à la circulation automobile, et plus exactement aux voitures à moteur diesel, qui produisent quasiment à elles seules 100% de cette pollution d’origine automobile. Le reste de cette pollution provient généralement des centrales thermiques utilisant le pétrole ou le charbon comme combustible.
C’est un polluant très désagréable et aux conséquences assez graves pour l’environnement : au contact de l’eau, le dioxyde d’azote forme une nouvelle molécule : l’acide nitrique (HNO3). Cette molécule est un polluant important, car elle est responsable de l’acidification des eaux douces que nous consommons. Mais elle est aussi responsable des pluies acides qui usent prématurément les infrastructures et monuments, ce qui n’est pas sans conséquence sur les finances consacrées à l’entretien de ces biens publics.
Enfin, l’acide nitrique peut être également dangereux pour la santé, notamment au contact de l’eau présente dans les muqueuses des poumons qui produit ce même acide, provoquant des difficultés respiratoires parfois graves, notamment chez les asthmatiques. Quelles villes sont donc les plus polluées en dioxyde d’azote ?
1 – Paris : 36,1 µg/m³.
2 – Marseille : 35,2 µg/m³.
3 – Lyon : 33,6 µg/m³.
4 – Strasbourg : 32 µg/m³.
5 – Montpellier : 31,1 µg/m³.
6 – Lille : 29,4 µg/m³.
7 – Rouen : 28,7 µg/m³.
8 – Lens-Douai : 28,5 µg/m³.
9 – Nice : 26,8 µg/m³.
10 – Nancy : 26,5 µg/m³.
L’Organisation mondiale de la santé recommande ici de ne pas dépasser le taux annuel moyen de 40 µg/m³. On constate donc ici que même les grandes villes les plus polluées arrivent à rester en dessous du seuil recommandé, hors périodes de pics de pollution. Néanmoins, ce n’est pas suffisant pour être rassuré, car la pollution au dioxyde d’azote n’a pas cessé de croître depuis les années 1990, le principal responsable étant le développement croissant du diesel dans le parc automobile français.