Hôtels à insectes : une démarche de lutte intégrée naturelle
A l’heure où l’écologie est une préoccupation majeure et où la mode du jardinage est croissante, il n’est pas rare de voir fleurir des hôtels à insectes à la ville comme à la campagne. Prendre soin des insectes, c’est en effet non seulement leur donner à manger durant la belle saison, mais aussi leur proposer de quoi se loger durant la période hivernale. Beaucoup sont réticents à cette idée et pourtant, nos amis les invertébrés nous en sont grandement reconnaissants !
Un mode de jardinage plus en accord avec la nature
L’agriculture moderne, l’utilisation de pesticides et d’herbicides et les pratiques forestières éliminent de nombreux habitats servant de sites de nidification aux insectes (souches d’arbres morts, buissons…). Installer un hôtel à insectes permet de contrebalancer ce processus de destruction. Ainsi, chacun peut apporter sa pierre à l’édifice pour entretenir l’équilibre de la chaîne alimentaire et soutenir la survie des espèces !
Loger les insectes dans son jardin, c’est notamment :
- favoriser la biodiversité en contribuant à protéger les formes de vie et les milieux naturels
- améliorer la santé de son jardin : un peu comme en agriculture biologique où l’on introduit des insectes pour protéger les cultures des parasites, il est ici question d’inviter les insectes dans son jardin pour cette même raison
- renforcer l’activité des insectes bénéfiques comme les pollinisateurs (bourdons, abeilles, osmies, guêpes, etc.) ou les mangeurs de pucerons ou de cochenilles (coccinelles, larves de syrphes…)
- user de pédagogie et éveiller un côté ludique : sensibiliser les enfants sur les richesses de la nature, quoi de plus gratifiant ! De plus, cela peut-être amusant pour eux de regarder l’évolution de l’hôtel avec ses occupants.
Crédit photo: Flickr – murielle29
A chaque insecte son espace dédié !
Les locataires qui éliront domicile sont variés, chacun ayant sa préférence :
- le chrysope préférera la paille
- les bourdons trouveront leur confort dans des poutres percées d’un trou de 10mm de diamètre et dotées d’une planche d’envol
- les megachiles, les abeilles et les guêpes solitaires s’installeront volontiers dans des tiges de roseau
- les abeilles solitaires se plairont dans des briques creuses dans lesquelles on incorporera un mélange de glaise et de paille
- les syrphes se complairont dans des tiges à moelle (sureau, framboisier, rosier, ronce, etc.)
- les osmies ou encore certaines abeilles et guêpes solitaires se trouveront bien dans du bois sec percé de divers trous
- les forficules aimeront les pots de fleurs remplis de fibre de bois, que l’on prendra soin de suspendre à l’envers
- les coccinelles jetteront leur dévolu sur des planchettes de bois alignées et espacées de 5mm
- les carabes quant à eux, se contenteront de morceaux de branches.
Les auxiliaires ont besoin de se sentir à l’aise et en sécurité
A faire soi-même ou à acheter prêt à poser en jardinerie ou sur internet, les hôtels à insectes se déclinent sous toutes les tailles et formes. Si vous décidez de vous lancer dans la construction, il est important de proscrire tout traitement du bois par du vernis ou autres produits toxiques. Optez pour des matériaux locaux naturels en choisissant des essences de bois durable comme le mélèze, le châtaigner ou le douglas.
Le but est d’offrir aux insectes un lieu sûr, accueillant et propice à la reproduction. Le toît doit être parfaitement imperméable et l’hôtel doit être orienté face au sud et surélevé de 30cm du sol pour éviter que l’humidité ne remonte. Pour mettre toutes les chances de votre côté et ainsi voir votre hôtel occupé, choisissez un endroit bien abrité et calme qui donnera envie aux insectes de s’installer de façon durable.
Crédit photo principale : Wikimedia – Roi.dagobert