Sucre : arrive t-on à l’overdose ?
Ces 50 dernières années, la consommation mondiale de sucre a triplé, avoisinant les 100g par jour et par personne ! Et cela ne s’explique pas par une recrudescence de la consommation de fruits. En première ligne bien sûr, on retrouve les boissons gazeuses et autres boissons sucrées, mais pas seulement. Le sucre est aussi présent dans les produits salés issus de l’industrie agro-alimentaire. On en consomme donc tous sans vraiment s’en rendre compte !
Mais pourquoi met-on du sucre à toutes les sauces ?
Le sucre est souvent présent dans les aliments salés et les plats préparés : sandwichs tout faits, pizzas, soupes, sauces, légumes en boîte, charcuteries et autres biscuits apéritifs. Il permet de texturiser, de conserver, d’apporter une belle couleur au pain (réaction de Maillard), de rehausser les saveurs, de dorer les biscuits ou encore rectifier l’acidité. Il empêche aussi l’oxydation de la viande et apporte la belle couleur rose des jambons et saucissons secs. Voici pourquoi on a du mal à s’en passer. Sans sucre, adieu l’apparence «parfaite», la souplesse et le goût !
Le rôle du sucre dans l’organisme et son potentiel effet addictif
Nos neurones ont continuellement besoin de sucre. C’est lui qui assure nos dépenses physiques et intellectuelles. En pénétrant dans l’organisme, il active le circuit de la récompense, ce qui fait de lui une substance psychoactive. Ainsi, plus la prise est répétée, plus on va avoir envie d’en consommer, à l’instar des drogues (cocaïne, héroïne, alcool…) qui dérégulent progressivement les neurones impliqués dans le réseau dopaminergique.
Qu’en est-il alors du sucré caché, celui qui est ajouté dans les produits industriels ? Serions-nous donc conditionnés, à notre insu, à être attirés par le sucre ?
En 2007, une étude sur des rats avait montré que le sucre était 8 fois plus addictif que la cocaïne, et une étude plus récente parue le 26 juin 2013 dans The American Journal of Clinical Nutrition nous en dit plus sur ce qu’il en est de la santé humaine.
Crédit photo: Flickr – Jean-Pierre
Syndrome métabolique accru
Ces pincées de sucre par ci par là, si anodines qu’elles puissent paraître, peuvent être un véritable poison pour notre organisme à long terme car celui-ci transforme l’excès de sucre en graisses, entraînant un syndrome métabolique. Parmi les facteurs de risque qui en découlent, citons : le cholestérol, l’hypertension, le surpoids, l’obésité, les problèmes cardio-vasculaires et bien sûr le diabète.
Quelques repères nutritionnels
L’apport en glucides doit représenter 50 à 55 % des calories journalières. La répartition idéale est la suivante :
- 70 % d’aliments à index glycémique faible : céréales complètes, légumineuses, légumes verts, fruits oléagineux, fruits frais et autres laitages
- 20 % d’aliments non raffinés à index glycémique moyen : légumes tubercules et racines (pommes de terre, carottes, betteraves, etc.), riz basmati/brun, fruits secs, fruits amylacés (banane, châtaigne)…
- 10 % de sucres rapides (index glycémique plus élevé) : miel, sucre de canne, sirop de maïs, pain blanc, etc.
Même s’il n’est pas toujours possible d’éviter le sucre, en réduire la consommation est une question de santé publique.
Crédit photo principale : Wikimedia – Uwe Hermann