Cette simulation impressionnante révèle à quel point la Terre a changé en 200 millions d’années
Quand les dinosaures commençaient tout juste à rôder ici et là, la Terre n’avait qu’une seule masse terrestre géante, un supercontinent que les scientifiques appellent la Pangée. Ainsi, l’Amérique, l’Europe, l’Afrique, l’Asie, l’Océanie et l’Antarctique, ne formaient qu’un seul et même continent, où toutes les terres étaient imbriquées. C’est justement à la dislocation de ce supercontinent que la vidéo ci-dessus s’intéresse.
La Pangée a éclaté il y a environ 200 millions d’années, et depuis lors, ses fragments se déplacent selon le mouvement des plaques tectoniques, glissant, fusionnant, et séparant leur chemin jusqu’à leurs positions, temporairement, actuelles. Des géo-scientifiques ont dévoilé un modèle informatisé qui cartographie les détails de cette « danse tectonique », si l’on peut dire ainsi, avec 200 images mises l’une à côté de l’autre, soit un million d’années par image. La vidéo montre donc l’évolution de la surface de la Terre et met en évidence le fait que la croûte continentale avait évolué de manière irrégulière.
La vidéo est l’oeuvre des scientifiques du programme EarthByte à l’Université de Sydney en Australie, l’un des groupes de recherche les plus importants au monde pour la tectonique des plaques et la géodynamique. Ils ont publié leur étude le 12 mars dernier dans la revue Earth and Planetary Science Letters. Des travaux antérieurs avaient cartographié les mouvements tectoniques par tranches de 20 millions d’années, qui ont ensuite été utilisés pour analyser la vitesse et le changement de direction des plaques. Mais une analyse plus approfondie utilisant les dernières reconstitutions des plaques initiée par le groupe EarthByte a révélé que les plaques pouvaient changer de vitesse et de direction sur des laps de temps beaucoup plus courts encore, de l’ordre de 1 million d’années.
« Il s’avère que les plaques peuvent changer leur mouvement (vitesse et direction) sur des périodes géologiquement courtes, d’environ 1 million d’années », explique l’auteur principal de cette nouvelle étude, Sabin Zahirovic, un chercheur spécialiste en géodynamique à l’Université de Sydney. « Ce qui signifie que si vous avez seulement un aperçu de plus de 20 millions d’années, vous pouvez facilement manquer une importante réorganisation régionale ou mondiale des plaques. »
Après s’être attelés à cette simulation informatique impressionnante, l’équipe de chercheurs australiens devrait travailler sur l’ère avant la Pangée, celle de la dislocation de la Rodinia. Soit plus de 800 millions d’années en arrière…
Crédit photo principale : Flickr – Sweet Chili Arts