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Face aux défis environnementaux croissants, la riziculture se trouve au cœur des préoccupations écologiques. Une récente innovation pourrait toutefois transformer ce secteur. Des chercheurs ont mis au point une nouvelle variété de riz qui promet de réduire considérablement les émissions de méthane, un gaz à effet de serre particulièrement puissant. Cette avancée, obtenue sans recours aux OGM, met en lumière le potentiel de techniques de croisement traditionnelles pour répondre aux enjeux climatiques. Explorons les détails de cette découverte et ses implications pour l’avenir de l’agriculture.
La méthanogénèse dans la riziculture
La riziculture est l’un des principaux contributeurs aux émissions mondiales de méthane, un gaz à effet de serre dont la puissance est 25 fois supérieure à celle du CO₂ sur une période de 100 ans. Les rizières, véritables incubateurs de méthane, libèrent chaque année entre 25 et 150 téragrammes de ce gaz, représentant près de 12 % des émissions mondiales. La production de méthane dans les rizières est essentiellement due à l’activité des microorganismes méthanogènes qui interagissent avec les racines du riz. Ces racines produisent un exsudat racinaire, servant de nourriture à ces microorganismes, qui libèrent ensuite du méthane.
Le développement démographique et le réchauffement climatique sont deux facteurs qui risquent d’accroître ces émissions dans les années à venir. Avec une demande mondiale de riz en hausse d’environ 1 % par an jusqu’en 2030, il devient crucial de trouver des solutions pour limiter l’impact environnemental de cette culture essentielle à la moitié de la population mondiale. La recherche sur les composés impliqués dans la production de méthane par les rizières a ouvert la voie à des innovations prometteuses.
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Identification des composés responsables
Des chercheurs de l’Université suédoise des sciences agricoles ont récemment identifié deux composés clés dans le processus de méthanogénèse des rizières. En comparant les exsudats racinaires de deux variétés de riz, le SUSIBA2 et le Nipponbare, ils ont découvert que le SUSIBA2 produisait beaucoup moins de fumarate que le Nipponbare. Le fumarate est directement lié à l’abondance des archées méthanogènes dans le sol.
Pour confirmer cette relation, les chercheurs ont introduit du fumarate dans le sol de plants de riz cultivés en conteneurs, observant une augmentation des émissions de méthane. L’application d’oxantel, un composé inhibant la dégradation du fumarate, a permis de réduire ces émissions. Cependant, même avec l’oxantel, le SUSIBA2 produisait toujours moins de méthane, suggérant la présence d’autres composés inhibiteurs dans le sol. Cette découverte a mené à une compréhension plus approfondie des interactions complexes dans les rizières, ouvrant la voie à des variétés de riz plus respectueuses de l’environnement.
Une variété innovante sans OGM
En cherchant à exploiter ces découvertes, les chercheurs ont croisé une variété de riz « élite » avec le cultivar Heijing, connu pour ses faibles exsudats de fumarate et sa richesse en éthanol. Le résultat est une nouvelle variété, nommée LFHE, qui émet 70 % moins de méthane que les variétés élites traditionnelles. Cultivée sur divers sites expérimentaux en Chine, cette variété a montré un rendement moyen impressionnant de 8,96 tonnes par hectare, surpassant la moyenne mondiale de 4,71 tonnes par hectare.
Des essais ont également démontré que l’ajout d’éthanol ou d’oxantel pouvait réduire les émissions de méthane de 60 % sans compromettre le rendement. Ces résultats prometteurs soulignent le potentiel de cette nouvelle variété pour réduire l’empreinte carbone de la riziculture tout en maintenant des rendements élevés, ce qui est crucial pour répondre aux besoins alimentaires mondiaux croissants.
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Vers une adoption mondiale
Pour que cette innovation atteigne les agriculteurs, l’enregistrement de la variété LFHE auprès des autorités chinoises et d’autres organismes est en cours. Les chercheurs collaborent également avec des producteurs d’engrais pour intégrer l’oxantel dans leurs produits, facilitant ainsi l’adoption de pratiques agricoles plus durables.
Cependant, comme le souligne Anna Schnürer, coautrice de l’étude, le soutien des gouvernements sera essentiel pour encourager les agriculteurs à adopter ces nouvelles variétés. Les incitations politiques et économiques joueront un rôle crucial pour que les innovations en matière de riziculture à faible émission de méthane soient mises en œuvre à grande échelle. La question se pose alors : comment les gouvernements et les industries agricoles peuvent-ils collaborer pour accélérer cette transition vers une agriculture plus durable ?
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Incroyable ! Ce riz pourrait vraiment changer la donne pour l’environnement. 🌍
Comment la nouvelle variété de riz affecte-t-elle le goût et la texture ?
Merci aux chercheurs pour cette avancée incroyable. Espérons qu’elle soit adoptée rapidement !
Est-ce que ce riz est déjà disponible sur le marché ? 🤔
Ça semble trop beau pour être vrai… des avantages sans OGM ? Je suis sceptique.
Super nouvelle ! Mais comment garantir que les agriculteurs l’adopteront ?
70 % de réduction des émissions ? Impressionnant ! Mais à quel coût ?
On parle de rendement, mais qu’en est-il des coûts de production ?