L’industrie automobile mondiale est en pleine mutation face aux impératifs écologiques, mais tous les constructeurs ne s’engagent pas de manière égale dans la transition vers les véhicules électriques, comme le révèle une récente étude d’InfluenceMap.
Un secteur sous pression pour se réinventer
Le changement climatique et les réglementations environnementales de plus en plus strictes, notamment en Europe, poussent l’industrie automobile à évoluer. La voiture du futur doit être écologique afin de répondre aux demandes croissantes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, cette transformation ne se fait pas sans heurts, et les grands discours des constructeurs sur leur engagement écologique sont souvent bien éloignés de leurs actions réelles.
Une étude révélatrice
Une étude menée par l’entreprise spécialisée InfluenceMap met en exergue les politiques environnementales des principaux groupes automobiles mondiaux. Sur les 15 groupes analysés, 14 ont, à un moment ou un autre, tenté de freiner le développement des véhicules électriques (VE). Seul Tesla, le constructeur américain fondé par Elon Musk, ne s’est jamais opposé à la promotion des VE, ce qui n’est guère surprenant étant donné que la marque ne produit que des véhicules électriques et a basé son modèle économique sur l’électrification rapide du parc automobile mondial.
Les Japonais à contre-courant
L’analyse d’InfluenceMap a dévoilé que les groupes japonais étaient les moins enclins à promouvoir les VE. Malgré son rôle de pionnier sur le marché des voitures hybrides, Toyota a été particulièrement réticent à adopter les véhicules 100 % électriques. Le constructeur nippon a même œuvré pour affaiblir les normes d’émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis et en Australie et a tenté de ralentir la politique d’élimination des moteurs à combustion interne au Royaume-Uni. Ce manque d’enthousiasme a valu à Toyota, ainsi qu’à d’autres constructeurs japonais comme Suzuki et Mazda, une mauvaise note de D dans le classement d’InfluenceMap.
Les bons élèves : américains et allemands
En opposition, les constructeurs américains et allemands ont obtenu de meilleures évaluations. Ford et General Motors, avec une note de C chacun, se hissent en tête du classement derrière Tesla. En Europe, Volkswagen et Mercedes-Benz, malgré quelques réserves, ont également reçu des notes relativement positives (C-). Ces notations reflètent une tendance des deux côtés de l’Atlantique à adopter une attitude plus proactive vis-à-vis des véhicules électriques et des réglementations environnementales.
Production future : des disparités évidentes
Les prévisions de production des constructeurs corroborent ces notations. Par exemple, Suzuki, classé parmi les derniers, ne devrait produire que 10 % de véhicules électriques d’ici 2030. À l’inverse, Mercedes-Benz pourrait atteindre 71 % de son parc automobile en véhicules électriques d’ici la fin de la décennie, se positionnant ainsi comme un leader potentiel du marché vert. Les groupes français, Stellantis et Renault, prévoient également des taux de production significatifs, avec respectivement 50 % et 34 % de véhicules électriques d’ici 2030.
Des défis persistants
Malgré ces projections ambitieuses, la demande pour les véhicules écologiques reste une question épineuse. Certains modèles, comme la Fiat e-500, continuent d’être fabriqués en version thermique pour répondre à une demande existante. Cette situation soulève des questions quant à l’adoption massive des véhicules électriques par le public et la capacité de l’industrie à réorienter les préférences des consommateurs vers des choix plus durables.
À mesure que l’industrie automobile navigue à travers ces eaux inexplorées, une question demeure : Serons-nous prêts, en tant que consommateurs, à adopter pleinement la révolution électrique qui se profile à l’horizon ?