Récupérer l’eau de pluie pour un usage personnel peut sembler une solution écologique et économique, mais attention aux lourdes sanctions en cas d’infraction aux règles strictes.
Encadrement légal de la récupération d’eau de pluie en France
La tentation de récupérer l’eau de pluie, surtout durant les périodes de chaleur intense ou de sécheresse, peut se présenter à beaucoup de Français. Cependant, cette pratique est rigoureusement encadrée par la législation. Il est crucial de respecter les règles en vigueur sous peine de lourdes sanctions, incluant jusqu’à trois ans de prison et une amende pouvant atteindre 45 000 euros.
La récupération de l’eau de pluie doit se faire dans le respect de normes sanitaires strictes. En soi, l’eau de pluie n’est pas potable car elle peut contenir des agents pathogènes dangereux, des résidus de pesticides, ou des métaux lourds. Ces contaminants peuvent provenir de la surface des toits sur lesquels l’eau ruisselle avant d’être collectée. Franceinfo et le ministère de la Santé rappellent que cette eau ne respecte pas les standards de qualité retenus pour l’eau potable fournie par le réseau public.
Les règles à suivre pour récupérer l’eau de pluie
La récupération d’eau de pluie est autorisée, mais sous des conditions bien définies. Voici ce que la loi impose pour éviter d’entrer en conflit avec la réglementation :
Utilisation d’équipements appropriés
La récupération doit se faire à l’aide de systèmes adaptés tels que des récupérateurs d’eau de pluie ou des systèmes faits maison (« DIY »), à condition de respecter les critères établis. L’eau doit être récoltée après avoir ruisselé sur une toiture inaccessible, qui ne doit pas contenir des matériaux nocifs comme l’amiante ou le plomb. Une attention particulière doit être portée à la cuve de stockage, qui doit être hors-sol ou enterrée, et ne contenir aucun produit antigel.
Séparation des réseaux d’eau
Il est formellement interdit de connecter le système de récupération de l’eau de pluie au réseau d’eau potable public, pour éviter toute contamination croisée. De plus, dans les habitations, les robinets d’eau potable et d’eau de pluie ne doivent pas coexister dans la même pièce. Chaque robinet destiné à l’eau de pluie doit être clairement signalé par l’étiquette « eau non potable » et une couleur différente.
Utilisations possibles de l’eau de pluie
L’eau de pluie peut trouver divers usages domestiques tant qu’elle est employée en conformité avec les réglementations en vigueur. Voici quelques exemples autorisés :
Arrosage et entretien des espaces verts
Elle peut être utilisée pour arroser les plantes du jardin et le potager. Installer une cuve de 300 litres peut suffire largement pour vos besoins d’irrigation. Cela permet non seulement de préserver la ressource publique mais aussi de réduire sa facture d’eau.
Nettoyage et autres usages quotidiens
La récupération d’eau de pluie peut aussi servir pour divers usages comme laver la voiture, nettoyer les sols, ou encore tirer la chasse d’eau. Certaines collectivités locales encouragent cette pratique en proposant des subventions. Pleine Vie a répertorié les communes qui remboursent l’achat de récupérateurs d’eau de pluie.
Maintenir un équipement de récupération conforme
Pour continuer à profiter des avantages de la récupération d’eau de pluie en toute légalité, un entretien régulier des installations s’impose. Cela implique :
Inspection et nettoyage périodique
Tous les six mois, il est conseillé de vérifier la propreté des cuves de stockage et du système de canalisation. Nettoyer les filtres et vidanger les cuves d’eau de pluie au minimum une fois par an s’avère également nécessaire. La désinfection régulière des cuves, et la vérification des vannes, des robinets de soutirage, sont des gestes indispensables pour éviter les mauvaises surprises.
Utiliser et recycler l’eau de pluie peut contribuer efficacement à une gestion plus durable des ressources en eau, et à des économies sur la facture. Toutefois, il est impératif de bien connaître et respecter les cadres réglementaires en vigueur. Est-il possible de trouver un équilibre entre gain écologique et respect de la législation ?