Au gré des caprices de l’Astre du jour, une extraordinaire tache solaire, responsable de magnifiques aurores boréales, s’est offerte à la vue de tous, sous certaines conditions.
Spectacle sans précédent
Non seulement dans les régions polaires, habituels théâtres de cette féérie mais jusqu’en Europe, en Asie, au Mexique et même à Hawaï, le Soleil a, ce week-end, offert un spectacle saisissant d’aurores boréales visibles dans des endroits inhabituels. À l’origine de ce ballet lumineux : une tache solaire singulière.
L’exceptionnelle AR3664
Ce phénomène captivant est dû à une tache solaire, pas comme les autres, du nom d’AR3664. Elle est classée comme étant de type « Carrington », en référence à une tache solaire qui avait engendré l’Événement de Carrington en 1859. Cette tache gigantesque a provoqué la tempête géomagnétique la plus importante des deux dernières décennies suite à plusieurs éjections de masse coronale successives.
Remarquable à l’œil nu
Regroupant presque 60 taches solaires individuelles, cette tache solaire remarquable était visible sur le bord est de notre Étoile début mai. En moins de quatre jours, elle a atteint dix fois la taille de la Terre et ne cesse de grandir. Aujourd’hui, elle mesure environ 15 fois la taille de notre planète. Cette taille inhabituelle la rend visible à l’œil quasi nu, mais il convient d’en souligner les risques. Effectivement, observer le Soleil sans protection adéquate peut s’avérer dangereux. Les conditions privilégiées pour observer ce phénomène étaient lors du coucher du Soleil un peu brumeux ou voilé, à travers des nuages, ou avec un filtre spécial de protection.
Que nous réserve l’avenir ?
La tache solaire AR3664, désormais déplacée vers le bord ouest du Soleil, devrait atteindre une « zone de danger » d’ici au 15 mai selon les astronomes. Bien qu’elle ne pointera plus directement vers la Terre, elle demeurera liée magnétiquement à notre planète. Il est donc possible que des éruptions solaires, si elles ont lieu en fin de semaine, envoient des particules chargées qui pourraient potentiellement enflammer notre atmosphère et déclencher une nouvelle pluie d’aurores boréales.
Cela soulève une interrogation majeure : sommes-nous aux prémices d’une nouvelle ère où le ciel nocturne de notre planète sera régulièrement illuminé d’aurores boréales exceptionnelles ?