Sur les terres agricoles françaises, le cadmium, un métal lourd naturellement présent dans les sols et la chaine alimentaire, inquiète les autorités sanitaires pour son caractère cancérigène. Sa présence dans l’alimentation est en hausse, avec 8 adultes sur 10 intoxiqués. Alors, comment y faire face ?
Des risques sanitaires graves
Qu’ont en commun les tumeurs du sein, de la prostate et des testicules ? Elles sont toutes potentiellement favorisées par le cadmium. De plus, des travaux montrent que le cadmium s’accumule dans le pancréas, augmentant ainsi le risque de cancer de cet organe. Un constat inquiétant, d’autant plus que le cadmium est difficile à éliminer par l’organisme, s’accumulant et persistant pendant 10 à 30 ans, avec des conséquences sur le squelette et les fonctions rénales.
Une présence préoccupante
Mais où se cache ce métal lourd ? Les Français le retrouvent déjà au quotidien. Une étude de Santé publique France indiquait qu’entre 2014 et 2016, 12 % des adultes et 18 % des enfants avaient une imprégnation en cadmium supérieure aux seuils toxicologiques. Chez près de la moitié des adultes métropolitains, les taux étaient assez élevés pour engendrer des complications osseuses, signe d’un niveau d’exposition préoccupant.
Une augmentation constante
Ce qui est plus alarmant encore, c’est l’augmentation des niveaux d’imprégnation de cadmium chez les adultes, comparativement à une précédente analyse en 2007. Pourtant, la proportion de fumeurs, le tabac contient du cadmium, et la consommation de crustacés, aliments fortement chargés en cadmium, n’ont pas augmenté. Le coupable ? Notre alimentation qui serait tout simplement de plus en plus riche en cadmium.
Origines et impacts
Pour comprendre la hausse de ce métal lourd, il faut compter avec les sols agricoles français. Sur certains d’entre eux, la teneur en cadmium peut atteindre 1 mg par kilogramme de sol, soit 10 fois plus que la valeur médiane observée. Cependant, la teneur moyenne dans nos terres reste 2 à 3 fois supérieure à ce qu’elle devrait être naturellement. Ce surplus proviendrait des activités humaines, notamment des engrais phosphatés épandus sur les cultures.
Un défi collectif
À la fin de 2023, la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire (SCA) a émis des recommandations à tous les acteurs du secteur pour traquer et détecter ce métal. Pour Jean-Yves Cornu, chercheur à l’unité Interactions sol plante atmosphère (ISPA) de l’Inrae à Bordeaux, ces résultats sont inquiétants, car ils montrent que la population française est plus exposée que la population européenne en général.
Alors, comment faire face à ce fléau ? Que nous réserve l’avenir avec l’accroissement de la présence du cadmium dans nos sols et nos assiettes ?