Face à la crise climatique en cours, une inquiétante majorité de climatologues prévoit une hausse de 2,5°C de la température planétaire d’ici la fin du siècle. Un manque de volonté politique est fréquemment cité comme cause de cette prédiction alarmante.
Le verdict frappant des experts du climat
Près de 80% des scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) interrogés considèrent qu’une augmentation de 2,5°C de la température moyenne sur la Terre est inévitable. Cette perspective est basée sur la continuité de l’apathie politique actuelle face aux enjeux environnementaux. Les experts préviennent qu’un réchauffement de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels rendrait la planète beaucoup moins habitable. Par conséquent, de nombreux scientifiques estiment que les efforts engagés pour rester en dessous de ce seuil sont insuffisants.
Étape vers un futur incertain
Sur les 843 scientifiques participants au sondage du Guardian, la plus grande part envisage un réchauffement de 2,5°C. Ce scénario est basé sur un niveau intermédiaire de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, les experts craignent que les promesses des gouvernements ne soient pas tenues, faisant peser des risques pour la vie humaine. Une tragique certitude est exprimée par Leticia Cotrim de Cunha, de l’université d’État de Rio de Janeiro : « Je suis extrêmement inquiète pour le coût en vies humaines ».
Les scientifiques craignent un monde dystopique
De nombreux scientifiques prévoient un avenir « semi-dystopique », caractérisé par des famines, des conflits et des migrations massives dus à un réchauffement climatique incontrôlé. Ces troubles sociaux seraient provoqués par des vagues de chaleur plus intenses et fréquentes, des incendies de forêt, des inondations et des tempêtes.
Le désespoir parmi les climatologues
Les scientifiques participants au sondage expriment un sentiment de désespoir, de colère et de peur. Cette alarme est attribuée à un manque de volonté politique, avec 74% des participants citant cette cause. Les intérêts des entreprises, en particulier de l’industrie des combustibles fossiles, sont également pointés du doigt par 60% des répondants. Un scientifique sud-africain exprime avec colère : « Nous vivons à une époque de fous ».
Pessimisme accru parmi les jeunes et les femmes
À l’exception de six espoirs de stabilisation à un réchauffement inférieur à 1,5°C, la plupart des climatologues envisagent un monde à +3°C. Les jeunes et les femmes au sein du groupe se montrent particulièrement pessimistes. Quatorze participants prédisent une augmentation de plus de 4°C et quatre vont même jusqu’à envisager un réchauffement de 5°C ou plus.
La frustration des climatologues est tangible : malgré la diversité de leurs profils, tous partagent le sentiment d’une action gouvernementale insuffisante. Le manque de protection adéquate pour les aires marines contre des pratiques destructrices de pêche est un sujet d’insatisfaction majeur. Déterminés malgré tout, les scientifiques appellent à intensifier les efforts pour lutter contre le changement climatique. Mais la question demeure : leur cri d’alarme sera-t-il entendu et pris au sérieux à temps ?
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