Alors que le monde cherche des solutions alternatives pour remplacer les ressources fossiles, l’énergie osmotique pourrait être une option clé. Les chercheurs relèvent le défi d’améliorer leur exploitation et de faire face à nos besoins énergétiques. Et si les estuaires étaient la réponse à l’avenir de l’énergie verte?
Un nouvel outil pour optimiser l’énergie osmotique
Lorsque nous parlons de l’énergie verte, nos pensées vont généralement vers le solaire ou l’éolien. Pourtant, une équipe de chercheurs a mis en lumière une alternative potentielle : l’énergie osmotique, qui provient de la rencontre entre l’eau douce et l’eau salée dans les estuaires. Un procédé qui n’est pas nouveau, mais grâce à la création d’une nouvelle batterie, celui-ci pourrait être rendu plus efficace.
D’après les résultats de leur recherche, publiés récemment dans ACS Energy Letters, cette batterie augmenterait le rendement du processus naturel d’énergie osmotique. Ainsi, par un jeu d’échanges d’ions de sel et de transfert d’électrons entre l’eau douce et l’eau salée, elle serait capable de produire de l’électricité.
Une optimisation de l’électrodialyse inverse
La transformation de l’énergie osmotique en électricité passait jusqu’à présent par l’électrodialyse inverse. Un processus basé sur des membranes qui créent de l’électricité grâce à la pression des gradients de salinité. Mais celle-ci laisse place à des améliorations majeures.
Les chercheurs ont donc travaillé sur la conception d’une membrane plus performante qui améliorait le taux d’électricité produite. Leur version est composée de matériaux respectueux de la biodiversité et se présente comme une solution pour réduire la résistance interne de la membrane.
L’introduction d’une nouvelle membrane
C’est la conception de cette nouvelle membrane qui semble être la clé du succès. En séparant le transport des ions et celui des électrons dans la batterie, ils ont réussi à rendre ces particules plus conductrices et moins résistantes. En somme, les ions passent par la cellulose pendant que les électrons transitent par la polyaniline, résultats : d’excellents premiers résultats.
En laboratoire, dans un environnement similaire à celui d’un estuaire, cette nouvelle technologie a permis de créer une électricité 2,34 fois plus puissante que ce qui se faisait auparavant avec des membranes fabriquées à partir d’un matériau unique.
Les premiers pas vers la production d’électricité verte à grande échelle ?
Bien que les résultats soient prometteurs, il reste du chemin à parcourir avant que cette technologie ne soit mise en œuvre à grande échelle. Pour l’instant, l’énergie produite a suffi à alimenter simultanément un calculateur, un chronomètre et une lampe LED.
Cependant, les chercheurs sont optimistes. Ils envisagent de poursuivre leurs travaux pour gagner en productivité et croient réellement en l’avenir de l’énergie osmotique. Et ils le savent bien : les petites rivières font les grands fleuves.
Mais alors, sommes-nous à l’aube d’une révolution énergétique ? Les estuaires pourront-ils fournir une partie significative de l’énergie verte de demain ?