Face à la montée des eaux, les littoraux du monde entier cherchent des solutions pour se défendre. Parmi les pistes les plus prometteuses, le recours aux solutions fondées sur la nature (SFN) fait l’objet d’un intérêt grandissant.
Comprendre les solutions fondées sur la nature
Bien que le concept de SFN soit encore assez récent, il a gagné du terrain au sein des principaux organismes internationaux. Née au tournant des années 2000, cette idée a été activement promue par des institutions telles que la Banque Mondiale et l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
L’UICN définit les SFN comme étant des actions mises en œuvre pour protéger, gérer durablement et restaurer les écosystèmes naturels tout en répondant efficacement aux défis de la société. Elles offrent la promesse d’une symbiose entre le respect de la biodiversité et l’adaptation au changement climatique. Cependant, bien que son application ait été largement explorée dans les environnements terrestres et urbains, l’exploitation des SFN est encore balbutiante dans le contexte de la gestion des côtes.
Le défi du changement climatique en bord de mer
Après avoir longtemps compté sur des protections de type conventionnel (digues, brise-lames, enrochements), les littoraux font face à un défi inédit. Le changement climatique et ses effets associés, comme l’élévation du niveau de la mer et la fréquence accrue des événements climatiques extrêmes, ont rendu ces boucliers traditionnels insuffisants.
Devant cette impasse, les ingénieur.e.s ont commencé à explorer des alternatives plus douces, dans le domaine de l’ingénierie écologique. Là où les digues échouent, les pieux hydrauliques, épis en bois, géotextiles, et le rechargement de plages peuvent offrir un premier rempart. Pourtant, ces méthodes ne constituent qu’une solution partielle, d’autant que leurs coûts d’entretien pourraient rapidement devenir exorbitants.
Le potentiel des solutions fondées sur la nature sur le littoral
Dans ce contexte, l’optimisation des SFN dans la gestion des littoraux semble une voie à suivre. Ces solutions s’appuient sur les services écosystémiques offerts par les écosystèmes côtiers tels que les dunes, les marais salants, les herbiers sous-marins ou encore les mangroves. Par leur capacité intrinsèque à limiter les risques d’érosion et de submersions, ces milieux pourraient contribuer à un partage harmonieux entre activités humaines et sauvegarde de la biodiversité.
Certains pays commencent à exploiter ce potentiel. En France, par exemple, de nombreux projets s’appuient déjà sur ces SFN pour assurer une défense naturelle face à l’érosion des côtes. Néanmoins, le recours aux SFN ne doit pas se limiter à l’adaptation face aux effets du changement climatique, mais doit être appréhendé comme une véritable opportunité de valoriser les services écosystémiques rendus par les différents milieux naturels.
Face au défi climatique imminent, pourrons-nous sortir de nos sentiers battus et faire confiance à la nature pour trouver des solutions ? Nos littoraux seront-ils prêts à embrasser ces alternatives plus naturelles et durables, et par là même à changer de paradigme ?