Alors que le spectre du changement climatique plane, la France et l’Europe subissent un réchauffement plus rapide que la moyenne mondiale. Les raisons se cachent dans la géographie particulière du continent, mais aussi dans le bouleversement de la circulation atmosphérique.
Paris – Un constat alarmant
Le 22 avril dernier, l’Organisation météorologique mondiale et l’observatoire européen Copernicus ont conjointement tiré la sonnette d’alarme sur le réchauffement climatique en Europe. Les trois années les plus chaudes jamais enregistrées en Europe sont toutes récentes, survenues depuis 2020. Le constat est sans appel : notre continent se réchauffe le plus rapidement, avec une augmentation de température quasi deux fois plus rapide que la moyenne mondiale.
La terre ne chauffe pas de manière uniforme
Contrairement à ce que pourrait laisser supposer une vue d’ensemble, chaque recoin du globe ne se réchauffe pas de la même façon. « C’est une des caractéristiques centrales du système-Terre. Les changements climatiques n’opèrent pas de manière uniforme dans l’espace. On observe notamment des variations de température plus importantes sur les continents et à proximité de l’Arctique » explique Aurélien Ribes, chercheur à Météo-France au Centre national de recherches météorologiques.
Expliquer le phénomène
Si le réchauffement global est indéniable, la manière dont il se manifeste diffère selon les zones du globe. Cette disparité est due à de nombreux facteurs dont la nature du sol, la proximité des pôles et la circulation atmosphérique. Prenons l’exemple de l’Arctique, qui absorbe plus de chaleur due à la fonte des glaces, ce qui accélère le réchauffement de cette région. C’est un cercle vicieux : plus la zone se réchauffe, plus la fonte des glaces s’accélèrent, et donc plus le réchauffement se précipite.
Sur le continent européen, la plupart des sols sont faits de terre et de roches, qui absorbent et retiennent plus de chaleur que l’eau des océans. A cela s’ajoute une circulation atmosphérique changeante, avec des masses d’air chaud qui stagnent pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, ce qui a pour conséquence de faire grimper la température.
La situation dans le reste du monde
Dans son sixième rapport d’évaluation, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) recense les zones du globe où les températures augmentent le plus rapidement. Certaines régions du monde connaissent une hausse des températures deux fois plus importante que la moyenne planétaire. Parmi elles, on compte les régions semi-arides, celles situées à des latitudes moyennes comme une grande partie des Etats-Unis et de la Chine, ainsi que les régions du Brésil touchées par la mousson sud-américaine.
La question demeure : comment arrêter, voire inverser cette tendance ? Quels sont les moyens à disposition pour ralentir ce réchauffement qui menace désormais notre continent ? Des solutions existent-elles ou est-il déjà trop tard ?