Face à l’urgence climatique, les forêts européennes subissent des impacts majeurs, avec une proportion alarmante d’espèces d’arbres qui risquent de ne pas résister aux conséquences du changement climatique accéléré. Une récente étude révèle qu’au rythme actuel, seulement neuf espèces d’arbres par kilomètre carré de forêt pourraient survivre jusqu’à la fin du siècle.

Les enjeux d’une reforestation intelligente

La prise de conscience grandissante de l’urgence climatique nous conduit à mettre en œuvre des solutions variées pour tenter d’enrayer les dégâts. Parmi celles-ci, la reforestation est souvent présente. Toutefois, les récentes découvertes de Johannes Wessely, scientifique de l’université de Vienne, et de ses collègues, insistent sur le fait que nous ne pouvons pas planter n’importe quel arbre, n’importe où. Choisir des essences adaptées à l’environnement actuel et futur est crucial pour garantir leur survie.

Les conséquences d’un changement climatique sévère

Les chercheurs ont étudié 69 espèces d’arbres couramment trouvé dans les forêts européennes. Leurs conclusions sont plutôt sombres : au sein d’un scénario de changement climatique modéré ou sévère, seules neuf espèces par kilomètre carré pourraient survivre jusqu’à la fin du XXIe siècle. Ce chiffre tombe à quatre pour le Royaume-Uni, avec le chêne pédonculé parmi les survivants.

L’importance de la diversité de la forêt

Ces prévisions alarmantes posent problème pour de nombreuses raisons. Les forêts offrent en effet de nombreux avantages, dont résilience aux perturbations et capacité à fournir des ressources à l’industrie forestière. Or, une forêt appauvrie en diversité d’espèces est plus fragile et risque de ne pas pouvoir répondre à tous ces besoins. Le Pr Wessely met en exergue ce déclin énorme, notant que seules certaines espèces présentent un intérêt pour la sylviculture.

Survivre, mais à quel prix ?

La capacité de survie de ces espèces ne signifie pas qu’elles seront toutes en mesure de remplir trois fonctions essentielles : séquestrer du carbone, alimenter ou abriter la faune, et fournir du bois. En moyenne, seules trois espèces sur les neuf potentiellement viables seraient capables de soutenir ces trois rôles, ajoutant une nouvelle couche de complexité à la question de la reforestation.

La France en première ligne

En France, le situation n’est guère plus rassurante. Selon le Département Santé des Forêts, 670 000 hectares, soit 5 % de la forêt française, sont actuellement dépérissants. Trois essences d’arbres particulièrement touchées sont : l’épicéa, le châtaignier et le frêne.

Répondre aux défis posés par le changement climatique reste une tâche délicate. Si la reforestation est une solution prometteuse, il est crucial de comprendre les implications et les potentialités offertes par chaque espèce d’arbre. Faudrait-il redéfinir nos stratégies de reforestation pour garantir un avenir viable pour nos forêts ?

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Jessica, journaliste aguerrie avec une solide expérience en gestion de projet et rédaction web, est diplômée de Sciences Po en Communication et Médias. Elle capte l'attention par des contenus précis et percutants, couvrant les évolutions médiatiques avec rigueur et clarté. Contact : [email protected].

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