Face à la montée effrénée de la production mondiale de plastiques, l’ONU pousse pour un traité de lutte contre la pollution plastique. En contexte, il s’agit d’un enjeu global aux impacts économiques, environnementaux et de santé publique.
Le constat inquiétant de la production plastique
Avec un rythme de production estimé à 460 millions de tonnes par an, l’industrie du plastique prospère sur un chiffre d’affaire annuel de 1 000 milliards de dollars. Malgré le constat alarmant, les projections suggèrent une multiplication par trois du rythme de production d’ici 2060. C’est un défi colossal pour l’ONU qui aspire, fin de l’année 2024, à la signature du traité de lutte contre la pollution plastique.
Des déchets plastiques à l’effet sur le climat
La problématique du plastique est loin d’être récente. Dès les années 1970, les premiers travaux scientifiques ont soulevé la question de la pollution plastique et de ses conséquences sur les écosystèmes marins. Aujourd’hui, le plastique n’est plus seulement un souci de pollution visuelle, mais aussi environnementale. En tant qu’émetteur de gaz à effet de serre, il contribue à plus de 3% des émissions reliées au réchauffement climatique, dépassant même le secteur aérien selon Henri Bourgeois-Costa, directeur des affaires publiques à la Fondation Tara Océan.
Impact direct sur la santé
La présence de plastiques dans les organismes vivants met en évidence un autre aspect délicat de la problématique : leur toxicité. Avec la découverte de près de 16 000 produits chimiques cachés dans le plastique, dont 4 000 sont considérés comme toxiques, il est urgent de faire avancer la recherche et de progresser dans la connaissance scientifique. D’autant plus que de nombreuses formules se protègent derrière le secret industriel, rendant le travail de recherche encore plus ardu.
Des enjeux économiques non négligeables
Abandonner le plastique devient non seulement une nécessité environnementale et de santé, mais également une opportunité économique. Des travaux récents suggèrent qu’une réduction de 50% de la production de plastique permettrait de réaliser des économies significatives. Avec un coût estimé à 3 250 milliards de dollars par an sur les 25 prochaines années pour une telle transition, le coût de l’inaction est quant à lui évalué à près du double. « Réduire la production de plastiques de 50%, ce n’est qu’une question de volonté politique », conclut Henri Bourgeois-Costa.
Sachant que le plastique menace le vivant et l’environnement sur l’ensemble de son cycle de vie, quelle est la prochaine étape concrète pour inverser la tendance? Est-ce que le traité de lutte contre la pollution plastique apportera les solutions nécessaires pour contraindre l’industrie plastique à s’adapter ?