Défendre l’environnement et lutter contre le réchauffement climatique, voilà deux missions que s’assignent aujourd’hui de plus en plus d’entreprises françaises. Pour ce faire, elles n’hésitent pas à s’unir avec des acteurs dédiés à la protection de la nature. C’est notamment le cas du groupe La Poste qui a signé le 25 janvier une convention de partenariat avec la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) en faveur de la biodiversité et la lutte contre l’érosion du vivant.
L’écologie et la protection de la planète sont désormais sur toutes les lèvres, y compris celles des entreprises. Et pour cause, la Terre souffre de problèmes environnementaux multiples et de plus en plus graves, principalement liés au dérèglement climatique, qui mettent en danger voire tuent des millions de personnes chaque année.
De plus, le changement climatique menace d’extinction près d’un cinquième des espèces animales. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), 27% des mammifères, 13% des oiseaux et 41% des amphibiens figurent dans la liste rouge des espèces en péril.
Un déclin brutal de la faune qui impacte inévitablement les plantes. La flore aurait perdu la moitié de ses capacités à s’adapter au réchauffement climatique, d’après la revue Science. « Le changement climatique a causé des dommages considérables, et de plus en plus de pertes irréversibles, dans les écosystèmes terrestres, d’eau douce, côtiers et océaniques », déplore quant à lui le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). En clair, la biodiversité est en grand danger, avec 6% des espèces animales et végétales qui ont d’ores et déjà disparu.
Or, nous restons très dépendants de la biodiversité, puisque nous utilisons 50 000 espèces non domestiquées dans les secteurs de l’énergie, de l’alimentation, de la médecine, des matériaux ou encore des loisirs, selon la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).
20% de la population mondiale dépend également des plantes sauvages, des champignons et des algues pour vivre et se nourrir, et 2,4 milliards d’humains ont besoin de bois pour cuisiner. L’IPBES estime que la survie de 70% de la population pauvre du monde ne peut se faire sans une flore et un faune sauvages abondantes.
Pour rappel, la biodiversité séquestre le dioxyde de carbone (CO2), fournit l’oxygène, purifie l’eau, protège des tempêtes ou bien fertilise les sols. Sa fragilisation met donc en danger toutes les espèces évoluant sur terre, et l’homme n’échappe pas à la règle.
Conscientes de la situation, un nombre grandissant d’entreprises, comme La Poste, intègrent les enjeux environnementaux dans leur stratégie RSE. Afin d’agir sur le long terme, le groupe français a notamment signé fin janvier une convention de partenariat (2023-2025) avec la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) pour protéger la biodiversité et lutter contre l’érosion du vivant.
« Ce partenariat naturel est fondé sur la valeur de proximité, commune aux 2 entités, et la mise en œuvre de plans d’actions locaux afin de prendre en compte les spécificités de chaque territoire », indique La Poste dans un communiqué.
A travers ce partenariat, l’entreprise à mission a défini trois grands champs d’action. Elle souhaite tout d’abord réduire les différentes pressions exercées par ses activités (foncières, transports, logistiques, bancaires…) sur la biodiversité.
Le groupe compte également sensibiliser ses collaborateurs aux enjeux en matière de biodiversité, les former aux écogestes et leur permettre d’effectuer des missions dans le cadre du mécénat de compétences en faveur de biodiversité. Des missions ouvertes en métropole mais aussi dans les outre-mer.
Le troisième volet consiste à informer le plus grand nombre sur l’importance de préserver la biodiversité. Grâce à son réseau, La Poste est capable de diffuser les connaissances de la LPO sur tout le territoire et contribuer ainsi à une plus forte sensibilisation des Français sur les besoins de protection du vivant.
Pour évoquer les oiseaux à protéger, le groupe La Poste va par exemple émettre un bloc de 4 timbres (septembre 2023) dans la série annuelle « La Terre et les Hommes ». Il compte également développer des séries limitées de colis prêt-à-expédier aux couleurs de la biodiversité.
La Poste prévoit aussi décliner un plan d’action dédié à l’environnement dans les départements ultramarins, territoires abritant 80% de la biodiversité française et où la LPO dispose d’un réseau de partenaires.
« Ce plan d’action a été conçu par la LPO et la Direction de La Poste en Outre-mer pour les 3 ans à venir. Il couvrira progressivement les 5 départements où La Poste est présente, avec la même ambition qu’en métropole : protéger la biodiversité sur les sites, créer des Refuges LPO et faire de la pédagogie auprès de la population », indique le groupe dans un communiqué.
Les deux partenaires comptent enfin porter leur combat à travers le globe et ce dès cette année. Présent à l’international via sa branche Geopost et le groupe La Banque Postale, La Poste va en effet pouvoir collaborer avec le réseau mondial d’experts nationaux de la LPO. « Des plans d’actions construits conjointement seront ainsi déployés dans d’autres pays d’Europe avec le soutien du réseau BirdLife International, dont la LPO est le représentant en France », conclut l’entreprise à mission.