Les progrès de la médecine ne cesseront jamais de nous surprendre. Alors qu’il était impensable il y a à peine 10 ans de retrouver un visage normal des suites d’une maladie ou d’un accident invalidant, les greffes de visage sont devenues monnaie presque courante. De même, s’il était impossible et impensable il y a quelques années de retrouver une fonction érectile ou maintenir sa masculinité sans avoir recours aux injections de testostérone, la greffe de l’appareil génital masculin vient régler ce problème. La première greffe totale de pénis et scrotum du monde vient en effet d’être réalisée aux USA.
Une vie gâchée, il a presque tout perdu
Au cours d’une opération militaire en Afghanistan, un soldat américain qui a souhaité garder l’anonymat fut grièvement blessé au combat. Suite à l’explosion d’une bombe artisanale improvisée. Cet incident le défigura et le priva de la possibilité d’avoir un jour des enfants. Compte tenu du fait que la déflagration souffla ses parties génitales.
Après des années de lutte et surtout après avoir accepté de se prêter au jeu (devenant le premier homme à subir une telle procédure), le soldat a pu finalement subir une intervention salvatrice. Si cette dernière pour des raisons éthiques ne lui donnera toujours pas la possibilité de procréer, sa greffe de pénis et de scrotum lui a redonné du sourire et une nouvelle vie sexuelle.
Et une greffe lui redonna la vie
Des médecins aux États-Unis ont en effet annoncé récemment avoir réussi à greffer pénis et scrotum à ce soldat américain. L’expérience qui pour rappel est une première mondiale fut réalisée au sein de l’hôpital universitaire Johns-Hopkins. Dans l’État du Maryland. Soit le meilleur centre hospitalier du monde, selon les statistiques.
L’intervention qui a duré plus de 14 heures a nécessité le concours de 9 chirurgiens le 26 mars dernier. « Nous sommes optimistes sur le fait qu’il retrouvera des fonctions sexuelles et urinaires presque normales suite à une convalescence totale ». Déclarations de W. P. Andrew Lee, actuel professeur de médecine et directeur du département de chirurgie plastique et reconstructrice qui a conduit l’intervention.
Cependant, si le scrotum et le pénis ont été greffés, les testicules du donneur n’ont – eux – pour des raisons éthiques pas été greffés. « Les testicules n’ont pas été greffés parce que nous avions pris la décision, en amont du programme, de ne pas greffer de tissu germinal, c’est-à-dire de ne pas transplanter de tissu qui produise du sperme parce que cela soulèverait un certain nombre de questions éthiques » soutenait Damon Cooney, chirurgien au sein du centre hospitalier universitaire.
Pourquoi pas les testicules ?
Il est important de savoir que chacun de nos organes est constitué à la base de cellules. Ces cellules contiennent notre ADN. C’est principalement l’expression de cet ADN qui organise notre corps tel qu’on le connaît. Il décide des traits physiques, du caractère, et tout le reste. Il en va de même des testicules des hommes et des ovaires des femmes. Ces organes produisent des cellules germinales qui, en fusionnant, permettent la création d’un nouvel être humain.
Du coup, greffer les testicules d’un donneur X sur un patient Y revient tout simplement à redonner vie au matériel génétique du donneur. Le plus souvent mort. La conséquence étant que les enfants issus de cette semence seraient du point de vue génétique ceux du donneur et non du receveur des testicules.
Le but de l’intervention réalisée à l’hôpital John-Hopkins était principalement de permettre au patient de retrouver certaines commodités de la vie courante. Notamment uriner debout et via son pénis (non plus via une sonde urinaire) et être en mesure d’avoir des érections. Toutefois, les testicules n’ayant pas été greffés, il n’y a pas production de sperme. Le patient miraculé n’est donc pas en mesure d’éjaculer.