L’Australie semble être le nouvel eldorado des écolos, qui y multiplient activement de nouveaux projets depuis quelques mois maintenant. Après que Tesla, la société de l’intrépide Elon Musk, y a construit la plus grosse batterie au lithium-ion du monde l’an dernier, après que Brian Flannery y a développé le train fonctionnant à 100 % grâce à de l’énergie solaire, c’est au tour d’une centrale solaire, « Aurora », de rivaliser de majesté avec l’innovation.
En effet, des ingénieurs australiens ont réussi à trouver un moyen de stocker l’énergie produite prochainement par la centrale solaire Aurora, grâce à du sel fondu.
Une nouvelle centrale solaire en cours de construction
L’Australie est un pays riche, mais qui au fil des années, du fait de son passé d’exploitant minier à outrance, fait face à des catastrophes naturelles de plus en plus meurtrières.
La situation est telle que dans certaines villes, il devient même impossible d’avoir de l’eau douce, pour alimenter les maisons des populations. Fort heureusement, sur le plan électrique, il risque d’être difficile de tomber à cours de courant dans l’immédiat, le pays ayant accès à une ressource quasi infinie, le soleil. Avec des températures culminant parfois à 40 degrés dans certaines localités, le pays n’a nul autre choix que de développer sa filière solaire, ce qu’elle fait d’ailleurs en multipliant les projets en ce sens.
Le prochain projet porteur, la centrale solaire thermique « Aurora », est en cours de développement, et des informations fuitent déjà au sujet du mécanisme de stockage de l’énergie produite.
Prochainement bâtie près de la ville de Port Augusta dans le Sud du sous-continent Australien, la centrale solaire thermique devrait absorber quelques 650 millions de dollars australiens pour sa construction et son aménagement.
Seulement, elle produira de quoi alimenter jusqu’à 35 % des habitations d’Australie-Méridionale, soit 90 000 habitations, grâce à sa production cumulée annuelle, estimée par SpringWise à 500 GWh par an.
Aurora produira donc 2 fois plus qu’une centrale solaire thermique conventionnelle. Elle permettra également de supprimer chaque année, 200 000 tonnes de CO² initialement générés par les centrales à charbon produisant l’énergie électrique alimentant cette partie du pays. Rapporte un média local.
Pourquoi une autre solution pour le stockage ?
En effet, la question a du sens, lorsque l’on tient compte du fait qu’il est possible aujourd’hui, grâce à des batteries à lithium-ion, de stocker de l’énergie produite par des panneaux solaires.
Seulement, imaginez un seul instant, que vous disposiez sur votre sol, d’une centrale solaire thermique produisant jusqu’à 150 mégawatts d’électricité. Stocker pareille quantité d’énergie reviendrait beaucoup trop cher à la société SolarReserve, en charge de l’exploitation d’Aurora. Rendant le projet non viable financièrement. D’où l’idée vint de rechercher un moyen beaucoup moins onéreux mais tout aussi efficace, de stocker cette énergie.
Les ingénieurs du projet l’ont trouvé en le sel fondu. Tout est expliqué plus bas.
Comment du sel stocke-t-il de l’énergie ?
Le principal problème rencontré par les centrales solaires thermiques est comme évoqué plus haut, le stockage de l’énergie produite.
Aurora grâce à l’ingéniosité de ses techniciens, y remédie, avec la manière. En effet, au même titre qu’une centrale énergétique conventionnelle fonctionnant au charbon ou autre combustible fossile, la centrale solaire thermique Aurora pourra stocker 8 heures durant, l’énergie qu’elle produit, soit 1 100 MWh. C’est un plus indéniable, qui permettra de limiter grandement le gaspillage.
Pour ce faire, Aurora sert de sel fondu. En effet, ce sel sera écoulé au sein d’un réservoir de stockage thermique. Une fois l’énergie produite, elle sera pulvérisée sur les marres de sel fondu par un générateur de vapeur. Ce qui permettra de transformer l’eau, et produire de l’énergie.
Et sinon, comment est produite l’énergie ?
La centrale Aurora sera construite sur le modèle d’une centrale solaire thermique normale. Soit un champ solaire disposant des miroirs captant l’énergie produite par la chaleur du soleil, qu’elle redirigera ensuite vers un concentrateur disposé sur un pilonne géant situé au centre du champ.
Dans le cas d’Aurora, ce sont des centaines de milliers de miroirs héliostats (capables de suivre la course du soleil), qui seront déployés. Générant de quoi chauffer à 565 degrés Celsius le sel fondu qui s’écoulera ensuite le long du concentrateur.
Aurora devrait normalement être livré au gouvernement fédéral australien en 2020, si tout se passe bien.