Controversé malgré la pléiade de services qu’il rend au domaine agricole, le glyphosate est en passe d’être purement et simplement interdit d’usage par l’administration française. Quelles sont les implications d’une telle décision ? Quelle échéance et surtout quelles alternatives auront les agriculteurs ?
C’est quoi le glyphosate ? Pourquoi pose-t-il problème ?
Produit par la société américaine Monsanto déjà impliquée dans un nombre incalculable de scandales naturels, 700 000 tonnes de glyphosate sont vendus chaque année dans le monde, dont 8000 en France. Désherbant très efficace, produit de prérécolte que les agriculteurs répandent dans les champs de céréales pour accélérer le processus de maturation des cultures, on le retrouve dans les céréales, les fruits, olives et les vignobles.
Plus de la moitié des aliments que nous consommons au quotidien contiendraient du glyphosate, selon l’ONG « Générations Futures ». Parmi lesquels notamment les céréales, les pattes alimentaires et les légumes secs. Ses principaux effets sur l’organisme humain seraient selon le CIRC (Centre International de la Recherche sur Cancer) notamment l’induction de cancers, principalement le lymphome non Hodgkinien, une affection qui touche le sang.
Le glyphosate causerait également des dommages dans l’ADN humain, induisant des mutations génétiques, aboutissant parfois à des malformations congénitales chez les nouveaux-nés. Il est donc déconseillé aux femmes enceintes de vivre à proximité de lieux où il est utilisé.
Il s’attaque également aux plantes adventices, qui meublent les espaces verts. Ces végétaux sont ceux qui poussent sans avoir été plantés, et le problème est lié au fait que ces dernières participent au processus de pollinisation par le biais de la production de sucs consommés par les abeilles. Qui dit moins de pollinisation dit moins d’abeilles et par ricochet, une biodiversité moins dense.
La polémique autour du glyphosate expliquée
Les chaines d’infos n’ont plus que ce nom en titres en ce moment, et pour cause. En effet, la France qui se veut dorénavant pionnière dans le domaine de l’écologie qu’elle a longtemps boudé, se prépare à stopper net l’usage et la commercialisation de produits contenant du glyphosate.
De ce fait, aussi bien agriculteurs que particuliers, n’auront plus accès aux herbicides les moins onéreux et les plus efficaces actuellement disponibles sur le marché. Seul bémol, le glyphosate qui pourrait être bientôt interdit en France, est toujours tout à fait légal dans d’autres pays du Vieux Continent, en somme, de l’Union Européenne.
D’où le cri de gueule des agriculteurs voyant fondre une partie de leurs bénéfices déjà maigres dans des investissements liés à l’achat de nouveaux désherbants plus respectueux de l’environnement. Ce qui aura pour répercussion un hausse de leurs coûts d’exploitation et comme effet pervers, la hausse des prix de leurs productions et par ricochet la diminution de leurs revenus.
Ils décrient ainsi la concurrence déloyale face aux agriculteurs européens, à laquelle ils feront face, leurs produits étant moins compétitifs.
Quand Macron s’engage à en finir avec le glyphosate
C’est Christophe Castaner qui s’est rompu à l’exercice, aux micros de BFMTV et RMC. En effet, le porte-parole du gouvernement d’Édouard Philippe a annoncé l’arrêt de mort de l’herbicide le plus utilisé dans l’Union Européenne. Il annonce ainsi que le glyphosate se « interdit en France d’ici à la fin du quinquennat« .
Sujet de discorde entre les ministres depuis leur accession aux différents portefeuilles de la transition écologie et de l’agriculture, la fin du glyphosate semble être l’un des chevaux de bataille de Macron. Seulement, par maladresse, ses ministres et autres collaborateurs ont commis une grosse bourde, en annonçant la fin du désherbant numéro 1 en Europe d’ici la fin du mandat Macronien.
Peu de temps après cette erreur de communication, Christophe Castaner rétropédalait en annonçant obtenir des progrès significatifs pour tous les pesticides » avant 2022. Pour rappel, selon l’ex calendrier de la mise à mort du glyphosate, depuis le 1er janvier 2017 la molécule est interdite pour un usage dans les collectivités ou les lieux ouverts au public, 2019 étant l’échéance annoncée pour une interdiction aux particuliers.