Dire non à la société de consommation et vivre en accord avec ses convictions, c’est le choix qu’a fait ce couple… il y a près de quarante ans.
À l’aube des années 80, après la décennie du flower power, la société occidentale connaît un revirement complet et se lance dans la course à la réussite professionnelle. C’est l’époque des signes extérieurs de richesse. Les activités boursières s’envolent et de nombreux films témoignent de cette période. Wall Street, d’Oliver Stone en est aujourd’hui encore, un des meilleurs exemples.
Brigitte et Patrick Baronnet, eux, ont fait la démarche inverse. Ils ont quitté Paris pour aller s’installer en Loire Atlantique (44) et vivre différemment en refusant le monde tel qu’il leur était proposé.
Des mesures radicales
Pour mener leur projet à bien, ils sont allés au bout du raisonnement en n’ayant pour ressource financière que le salaire de Patrick, enseignant à mi-temps.
Ils ont posé leurs valises à Moisdon-la-Rivière un petit village à une soixante dizaine de kilomètres de Nantes, au sud de Châteaubriand et retapé de leurs mains une vieille bâtisse qu’ils ont fait le choix de rendre autonome.
Pour cela, ils ont eu recours à l’ingéniosité et à des méthodes simples, facilement réparables.
Une indépendance énergétique
Ainsi ils n’ont ni abonnement à EDF (ils viennent de fêter les vingt ans de la résiliation de leur contrat), ni eau courante.
Ils récupèrent l’eau de pluie qui est ensuite stockée dans des cuves souterraines et remonte dans un puits grâce à une éolienne de pompage. L’eau est ensuite filtrée pour être bue. Un système de bassins successifs avec des plantes filtrantes leur permet de purifier l’eau sale et ils ont recours aux toilettes sèches, toujours en vue d’économiser l’eau. Toutes ces mesures cumulées leur permettent d’en consommer cinq fois moins que la moyenne des français.
Et quant à l’eau chaude, elle provient de capteurs solaires reliés à des serpentins noir mat insérés dans une sphère plate et eux-mêmes reliés à des tuyaux en cuivre dont la conduction leur assure la suffisance pour chauffer un ballon de deux cents litres.
Enfin le chauffage de la maison est assuré par un poêle de masse. Ce type de poêle à haute performance énergétique, fonctionne avec des bûches de bois. Il est conçu pour stocker rapidement dans sa masse la chaleur d’une flambée et la restituer doucement et longtemps. Avec ce système, la facture chauffage de la maison est réduite à 200 euros de bois par an.
Une production alimentaire locale
Brigitte et Patrick assurent également la production de 50% de leur alimentation pour leur famille de six personnes.
Avec la création d’un potager, ils récoltent fruits et légumes qu’ils déshydratent grâce à une armoire solaire qui assèche les aliments en trois jours et en permet la conservation puisqu’ils n’ont pas de réfrigérateur. Ce qui n’est pas conservé par ce procédé est stocké dans le cellier où il fait frais toute l’année.
Un choix militant
Leur choix de vie n’est pas que personnel, pour eux il s’agit d’engagement politique et ils se définissent eux-mêmes comme des chercheurs en économie alternative. En presque quarante ans, ils ont reçu environ 70.000 visiteurs dans leur maison autonome, simples particuliers, voyageurs scolaires ou institutions et leur projet de maison autonome s’est transformé en hameau, joliment nommé Le hameau du ruisseau avec l’arrivée d’autres couples enthousiasmés par une vie différente.
Patrick Baronnet a écrit un livre qui en est à sa sixième réédition justement intitulé De la maison autonome à l’économie solidaire.
Sur leur site officiel, Patrick relate leur expérience et donne notamment les schémas, croquis et explications techniques nécessaires pour parvenir à l’autonomie. Une idée de cadeau différent pour Noël !
Salut Patrick,
Ici un ancien installateur solaire qui a un bon truc pour toi si tu veux DOUBLER la capacité de tes panneaux solaires photovoltaïques: Et bien il suffit tout simplement de les éloigner de la toiture (ou surface du toit) d’environ 50 à 80 cm (en les plaçant sur des petits montants ou supports, à bricoler) pour permettre à l’air de circuler en dessous et ainsi refroidir tes panneaux. En effet, il chauffent énormément du fait de leur exposition au soleil et cette chaleur qui stagne sous les panneaux leur fait perdre jusqu’à 50% de leur efficacité !…… En les éloignant du toit, tu permets à l’air de circuler en dessous, la chaleur de s’évacuer, ce qui les refroidit (ou plutôt les empêche de trop chauffer) et tu re-gagnes le 100% de ce qu’ils sont censés produire.
Tu peux faire le test: tu les mesures AVANT et APRES (les avoir éloigné) et tu verras bien combien de Kilowatts tu as retrouvé. Voilà.
Il faut toujours qu’il y ait du vide sous des panneaux photovoltaïques. Idéalement, il faudrait les placer sur un mât prévu à cet effet, mieux, un mât qui suit l’évolution du soleil, à l’instar des tournesols. là, ce serait parfait car tes panneaux seraient en pleine production du matin au soir, ce qui n’est pas le cas actuellement; Tu ne bénéficies que des heures chaudes de la journée, cinq au maximum.
Et bravo, super maison, je m’en inspire. Bonne continuation, Alain.
c’est un bon début, mais certainement pas l’autosuffisance. Dans les besoins décrits, la santé est systématiquement oubliée. Cette famille ne demande donc pas rien à personne. ce mode de vie va malheureusement souvent de paire avec une réduction des revenus extérieurs, donc des cotisations sociales, donc la famille dépend pour sa santé des cotisations de ses voisins. Pour être réellement autonome, il faudrait ajouter environ 13.000 € de cotisations par an à une assurance maladie (pour une famille de 4 personnes), à moins de refuser les traitements anticancéreux quand ce sera nécessaire et de n’avoir aucune assistance médicale en fin de vie (assistance qui revient à 50% du coût total en santé d’un individu).
En dessous de ce seuil de cotisations, la famille reste en réalité dépendante du système social et de l’économie de marché. C’est bien là la limite de ce type d’économie alternative, et c’est bien dommage.
Bonjour Melts, j’ai lu ton commentaire par rapport à l’auto suffisance médicale de cette famille. Je comprends ton raisonnement mais je ne suis pas tout à fait d’accord:leur façon de se nourrir et de s’auto-soigner veut dire qu’ils n’ont que très peu besoin de la médecine traditionnelle (allopathique).
Mes parents étaient dans la même ligne de pensée quand j’étais jeune (et encore maintenant pour ma mère) et nous n’allions jamais chez le médecin. Le style de vie sans stress et proche de la nature résulte en une meilleure santé que la majorité des Français.