Pendant 7 ans, le Burkina Faso a fait le pari de Monsanto. Mais le pays vient de faire une marche arrière spectaculaire, en abandonnant le coton transgénique pour revenir aux semences traditionnelles.

En 2009, le géant Monsanto et le Burkina Faso ont signé un accord. À l’époque, ce pays qui compte parmi les plus pauvres au monde avait tout misé sur le coton OGM dont la firme américaine en faisait les louanges. Planter ce coton permettrait une diminution du temps de travail, une réduction drastique des coûts et, ainsi, de plus gros profits. Monsanto allait changer l’économie du pays, qui est le premier producteur de coton d’Afrique de l’Ouest.

Le coton au Burkina, deuxième ressource principale du pays

Au début, les ouvriers et les producteurs étaient ravis de cette nouvelle semence révolutionnaire. Mais tout le monde a vite déchanté. Le coton OGM adopté en 2009 avait envahi 80% des surfaces cultivées, mais depuis 2012, une crise est arrivée avec une forte baisse de la qualité de cette matière première. De fait, le coton cultivé n’était pas de bonne qualité et se revendait très mal.

Monsanto explique cette crise par une « mauvaise utilisation du produit », mais les Burkinabés ont noté un problème de taille concernant ce coton OGM : sa fibre est trop courte. Sofitex, l’une des principales sociétés cotonnières du pays, en a fait l’amère expérience : de 20 à 30 francs CFA en moins par livre de coton à la revente.

Ainsi, le Burkina Faso a décidé d’en finir avec les OGM, et le pays tout entier est revenu au coton traditionnel. Pour assister à la première récolte de coton sans OGM, les journalistes du JT de France 2 ont tenu à être là :

Chacun se fera un avis sur la question, mais cet exemple est une preuve supplémentaire que les grands semenciers industriels mettent non seulement en péril l’environnement, mais déstabilisent également les sociétés humaines.

Crédit photo principale : Flickr – CIFOR

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Jessica, journaliste aguerrie avec une solide expérience en gestion de projet et rédaction web, est diplômée de Sciences Po en Communication et Médias. Elle capte l'attention par des contenus précis et percutants, couvrant les évolutions médiatiques avec rigueur et clarté. Contact : [email protected].

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