Avec l’avènement de la voiture servicielle par le covoiturage, les voitures autonomes, et le développement des réseaux de transports publics, n’est-on pas en train de dire adieu à la voiture individuelle ?
D’ici seulement quelques décennies, posséder une voiture sera un peu comme posséder un cheval : cela restera un hobby et deviendra vraiment inutile pour se déplacer.
Les technologies telles que les voitures autonomes, les services de transport tels que Uber, Autolib ou le covoiturage, ainsi que le développement des réseaux de transports publics vont mener peu à peu à tuer le besoin de posséder une voiture d’ici 25 à 30 ans. C’est notamment ce qu’affirme Jamais Cascio, futurologue et membre de l’Institute for Ethics and Emerging Technologies, au Business Insider.
Et cela va complètement changer la façon dont nous utilisons les voitures.
Bientôt la fin des embouteillages ? – Crédit photo: Pexels – Unsplash
« Le changement sera beaucoup plus culturel que technologique car nous avons une certaine affection pour la voiture. Nous évoquerons l’époque des voitures personnelles avec la même nostalgie que nous considérons la relation qui liait l’homme au cheval », affirme Cascio.
Bien qu’il puisse être difficile de vous imaginer sans votre voiture aujourd’hui, l’idée d’abandonner son véhicule personnel au profit d’un service de transport pourrait avoir du sens à long-terme.
Cascio avance que le modèle traditionnel deviendra obsolète car le système des voitures autonomes est plus rationnel. Les gens n’achèteront plus de voiture car il leur semblera plus intelligent d’utiliser un réseau de véhicules à la demande lorsqu’ils en auront besoin.
La fin de la voiture individuelle pourrait même arriver plus vite que prévu
Ce point de vue est partagé par la startup Drivy, qui propose une application favorisant la location de voitures et de véhicules utilitaires entre particuliers. Le fondateur et PDG de Drivy, Paulin Dementhon, pense que « nous allons atteindre un point critique où le service va être beaucoup plus simple que de posséder sa propre voiture. »
Paulin Dementhon va même plus loin en soutenant « qu’en l’espace de 5 ans, la plupart des gens utiliseront la voiture à la demande en appuyant sur un bouton de leur appli. La voiture à la demande coûte moins cher. C’est également la possibilité de louer la bonne voiture en fonction de l’usage du moment. Enfin, elle est disponible partout : aéroport, gare, en bas de chez soi, … »
Selon un rapport publié en 2015 par Lux Research, d’ici 2030, soit dans moins de 15 ans, le marché de la voiture autonome pourrait représenter 87 milliards de dollars. Cela explique pourquoi, en plus des géants de la technologie comme Google et Uber, à peu près tous les constructeurs automobiles travaillent sur cette technologie.
Évidemment ce modèle de service à la demande ne serait utilisé que dans les zones urbaines. Pour se déplacer sur des trajets plus longs, les gens opteront, comme aujourd’hui, pour d’autres systèmes de transport comme l’avion et le TGV.
La voiture autonome de Google – Crédit photo: Flickr – Ed and Eddie
Pour l’instant, l’attachement à la voiture reste fort
Interrogé sur le sujet par Atlantico en 2015, le directeur général adjoint du cabinet de conseil Sia Partners, Jean-Pierre Corniou, pense malgré les avancées évidentes de ces technologies, que « l’attachement à la voiture individuelle restera fort et [les constructeurs] n’imaginent pas une rupture majeure dans des habitudes solidement établies. »
Cependant, il ajoute que outre les transports publics qui gagnent du terrain, le vélo, notamment à assistance électrique, et la marche sont déjà des moyens de transport urbains essentiels dont la place va croître dans le futur.
M. Corniou rappelle aussi que nous viendrons forcément un jour à remettre en question l’utilité de posséder un véhicule personnellement. Avec 70 % de la population mondiale en ville en 2030 la question de l’accès individuel à l’automobile se pose brutalement pour deux raisons impossibles à négliger : « La première est bien évidemment la question de l’encombrement. Plus d’habitants dotés de voitures individuelles implique plus de surface pour les garer […], et plus de surface pour les faire circuler. » Vient ensuite la question de la pollution, plus du tout en accord avec notre engagement vis à vis de l’environnement : « La seconde question est celle des rejets, gaz toxiques, particules et gaz à effet de serre que seule la généralisation des véhicules électriques, à batteries ou piles à combustible, pourrait résoudre. »
Résumons
Tous ces arguments et questions mis bout à bout ne font que confirmer la lente fin de la voiture telle qu’on la connaît. L’épuisement des réserves de pétrole, les actions des gouvernements pour promouvoir l’usage du vélo, le manque d’espace pour se garer, le développement des réseaux de transports en commun, etc… Vous feriez peut-être mieux de vendre votre voiture bientôt, ou bien la garder précieusement dans votre garage, car bientôt elle pourrait valoir de l’or aux yeux des collectionneurs !
Crédit photo principale : Wikimedia – BP63Vincent