Bonne nouvelle pour la planète: le trou de la couche d’ozone se résorbe, et selon les scientifiques, c’est le résultat des mesures prises en 1987 à Montréal !
Parfois, le monde peut vraiment se serrer les coudes et éviter une catastrophe environnementale majeure avant qu’il ne soit trop tard. Exemple concret: une nouvelle étude parue dans la revue Science a la preuve que la couche d’ozone protectrice de la Terre se résorbe enfin, ceci grâce aux efforts mondiaux dans les années 1980 pour éliminer les CFC (chlorofluorocarbure) et d’autres substances chimiques destructrices.
C’est l’une des plus grandes réussites écologiques de tous les temps. Dans les années 1970, les scientifiques ont réalisé que nous appauvrissions rapidement la couche d’ozone stratosphérique de la Terre, qui nous protège contre les rayons ultraviolets nocifs du soleil. Le coupable ? Le chlorofluorocarbure (CFC), un produit chimique largement utilisé dans les réfrigérateurs et les climatiseurs, mais également les éruptions volcaniques. Ces produits chimiques avaient déjà provoqué un « trou » massif dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique, et les dégâts commençaient à se propager plus au nord.
Une réussite dû à des décisions prises 30 ans plus tôt
Sans la protection de la couche d’ozone, de plus en plus de gens s’exposeraient aux rayons UV. Les taux de cancers de la peau se sont envolés dans de nombreuses régions, comme à Puntas Arenas, au Chili, qui se trouve sous le trou d’ozone existant. Ces rayons UV endommageraient également les cultures et nuiraient à la chaîne alimentaire marine.
Heureusement, ce scénario apocalyptique n’arriva pas. Les scientifiques ont découvert le problème à temps. Et, en vertu du Protocole de Montréal de 1987, les dirigeants mondiaux ont convenu d’éliminer les CFC, en dépit des avertissements de l’industrie clamant que la suppression des produits chimiques imposerait des coûts élevés. Le trou dans la couche d’ozone s’est arrêté de s’étendre. L’économie mondiale s’en est bien portée.
Une étude récente, menée par des scientifiques du MIT et d’ailleurs, identifie plusieurs signes suggérant que la couche d’ozone est réellement sur le chemin de la guérison. Ils notent que le trou d’ozone qui apparaît au-dessus de l’Antarctique en Septembre a diminué de quelque 4 millions de kilomètres carrés depuis 2000, même s’il y a des pics chaque année en raison d’éruptions volcaniques.
Cette vidéo de 2014 de la NASA illustre le processus de guérison, montrant la concentration minimale de l’ozone dans l’hémisphère sud, chaque année, de 1979 à 2013. Le processus est lent: la couche d’ozone a continué de s’amincir dans les années 1980 et 1990, même après le grand accord pour éliminer les CFC. En 2006, un autre trou majeur est apparu. Mais récemment, le trou a commencé à rétrécir et les concentrations d’ozone ont commencé à rebondir:
En 2014, une évaluation de l’ONU prévoyait que la couche d’ozone se rétablirait complètement en 2050. « Au vu de certaines indications positives, la couche d’ozone devrait se reconstituer d’ici au milieu du siècle, » a souligné le Directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner. « Le Protocole de Montréal – l’un des traités relatifs à l’environnement les plus efficaces au monde – a protégé la couche d’ozone stratosphérique et évité l’intensification du rayonnement ultraviolet atteignant la surface de la terre. »
Certes, le simple fait que le monde ait sauvé la couche d’ozone ne garantit pas que nous allons aussi faire la même chose pour les problèmes environnementaux futurs, comme le réchauffement climatique. Il sera presque certainement plus difficile de réduire notre dépendance aux combustibles fossiles qu’il était de réduire notre utilisation des CFC. Mais le cas de la couche d’ozone reste le meilleur exemple de coopération internationale pour mettre fin à une catastrophe écologique lente. Et cela a fonctionné.
Crédit photo principale : Flickr – NASA Goddard Space Flight Center