Singulier et captivant, fabrizio lavagna est un artiste étonnant. dans ses œuvres, l’homme entremêle sensualité et matériaux de récupération. entretien.
Né le 18 Décembre 1971 à Savona en Italie, Fabrizio Lavagna commence à fréquenter les milieux de l’art contemporain seulement en 2004. Amusé, l’homme raconte avoir passé le concours des beaux Arts totalement par hasard: « Ce sont mes amis qui m’ont inscrit au concours de l’Académie des Beaux Arts de Carrare, je l’ai réussi sans l’avoir préparé. » Passionné par le travail d’Omar Galliani, son maître dont il suit les cours, ses futurs travaux en seront grandement inspirés.
Plus tard, le brillant artiste s’exile un an en Espagne, à Murcia, après avoir remporté la bourse Erasmus de l’Université de Bellas Artes. Finalement, c’est en 2011 qu’il obtient son diplôme des Beaux Arts avec les honneurs.
Appelé par le Vatican pour suivre un cours de perfectionnement, l’artiste nous en dit plus sur la nouvelle démarche de l’Eglise: « À une époque, des œuvres sans rapport avec la religion étaient exposées dans les églises. Aujourd’hui, l’Eglise veut renouer avec la qualité. C’est pour cela que tous les 5 ans, des artistes sont choisis pour suivre des cours et apprendre à faire de belles églises. J’ai eu la chance d’en faire partie. »
Le recyclage c’est ma génération, c’est le mouvement actuel dans lequel il faut être
Aujourd’hui installé en France, Fabrizio Lavagna s’identifie comme le peintre du recyclage. Passionné par le travail des matériaux de récupération, la majeure partie de ses œuvres prennent vie sur de vieux jeans et des pneus usagés.
Son credo: tous les matériaux recyclés sont utilisables. « J’aime peindre sur du jeans car c’est une matière qui vient de mon pays, de Gênes. C’est un matériau robuste, qui était porté par les marins qui faisait du transport de marchandises, il est utilisable à l’infini ».
Il poursuit: « grâce aux jeans je peux faire quelque chose de nouveau, de différent. » Toujours souriant, l’artiste se rappelle avec nostalgie de la première fois où il a acheté des jeans en France. « Je faisais les puces et j’achetais tous les vieux jeans que je trouvais, pour femme, enfant, et les vendeurs me regardaient parfois bizarrement. Un jour, j’ai donné une carte de visite à une femme qui est allée voir mon travail et m’a offert des sacs entiers de jeans la semaine d’après ! »
Une idée d’élégance sur un produit recyclé
Conscient que le recyclage est aujourd’hui inévitable pour préserver la planète, Fabrizio Lavagna cherche à recycler tout ce qu’il trouve dans son art: « Le recyclage fait partie de notre mode de vie, de notre époque. Tout ce que je trouve et qui peut être recyclé je l’utilise. C’est ce qui me permet de faire de l’art avec mon temps. Faire de la peinture sur toile c’est dépassé. »
Perfectionniste et pointilleux, l’artiste explique aimer le travail bien fait: « En Italie, un produit doit être bien fait, avec précision. Dans mon travail, je tente de faire passer une idée d’élégance, notamment en peignant de belles femmes, sur un produit recyclé ».
Après avoir travaillé avec de nombreuses grandes galeries en Italie telle que Barbizon, l’artiste basé à Montpellier souhaite aujourd’hui développer ses contacts en France: « Je souhaite collaborer avec une entreprise de recyclage pour mettre en valeur mes œuvres, faire des installations originales et permettre aux visiteurs de bien observer les matériaux. Je voudrais leur faire prendre conscience de l’importance de la récupération des matériaux. Le recyclage est inévitable. »
À bon entendeur…
Crédit photos: Fabrizio Lavagna