L’empreinte carbone humaine provoque de telles modifications climatiques que la prochaine ère glaciaire ne surviendrait que dans 100.000 ans, au lieu des 50.000 ans initialement prévus.

L’histoire de notre globe terrestre est marquée par de nombreux épisodes glaciaires et interglaciaires (également appelés Holocène) de fréquence régulière, rythmés notamment par des paramètres astronomiques, et ce depuis pas loin de 2,6 millions d’années. Cependant, une étude diligentée par le Potsdam Institute for Climate Impact Research en Allemagne, parue dans la revue Nature, montre que l’activité humaine, et plus précisément l’augmentation des concentrations en gaz à effet de serre dans l’atmosphère, contrarierait l’imminence du nouvel Âge Glaciaire. Normalement prévu dans 50.000 ans, il se pourrait fort qu’il soit retardé d’autant de temps. Un événement inédit et alarmant.

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Le facteur humain: une nouvelle force géologique

Pour dater la prochaine période glaciaire, l’équipe de scientifiques a interprété différents paramètres, tenant notamment compte des conditions atmosphériques et océaniques mais aussi du cycle du carbone des huit dernières glaciations. À ce jour, l’Homme est responsable du rejet dans l’atmosphère de quelque 500 gigatonnes de carbone, principalement lié à la combustion fossile (pétrole, gaz, charbon…) ainsi qu’à la déforestation. Les auteurs de l’étude estiment que si les émissions venaient à dépasser les 1000 gigatonnes, « la probabilité de voir l’ère glaciaire débuter avant 100.000 ans devrait se trouver bien réduite ».

En temps normal, l’Holocène ne dure guère plus de 30.000 ans. Cela montre à quel point l’homme influence les forces et les processus terrestres naturels. Un phénomène appelé Anthropocène, qui a débuté à l’émergence de la révolution industrielle au 19ème siècle. Une période où le capitalisme, la production, la mécanisation ou encore le développement de la technique et des communications commencent à gagner du terrain. À ce moment, nous ne le savons pas encore, mais ça sera au détriment de l’écosystème planétaire.

L’environnement tel que nous le connaissons est fondé sur la dernière période glaciaire, et avec lui bien sûr l’existence et le développement de notre civilisation. Sans cette glaciation, nous ne connaîtrions pas non plus la fertilité des sols ou encore le façonnage actuel des paysages. Quelles seront alors les conséquences de ces modifications des lois de la nature à l’avenir ? Une chose est quasi sûre pour les chercheurs, le recul de la prochaine glaciation n’est pas là pour aider à contrebalancer les retombées destructrices du réchauffement de la planète.

Un bouleversement irrémédiable, au mieux modulable

De longue date, les climatologues alertent de l’impact du réchauffement climatique sur l’environnement. Il apparaît maintenant clair que la face du monde a changé par l’intervention de l’Homme, et aujourd’hui il est impossible de faire machine arrière. Les niveaux de dioxyde de carbone actuels sont en effet déjà tels que même si l’on éradiquait les émissions du jour au lendemain, la période glaciaire serait malgré tout rallongée. Sur le long terme, reste à savoir de combien, en fonction des mesures qui seront prises pour réduire ce CO2. Espérons-les rapides et drastiques !

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Crédit photo principale : Flickr – NASA Goddard Space Flight Center

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