La ville de Pékin et sa région suffoquent sous un épais brouillard polluant d’une densité record cette année.
Alors que le sommet de Paris sur le changement climatique (COP21) débute à peine, la Chine, un des pays qui pollue le plus, s’étouffe dans la pollution. Le Ministère de la protection de l’environnement a déclaré dimanche 29 novembre que le dense smog avait couvert le nord de la Chine, dont Pékin, pendant trois jours consécutifs. Le brouillard irespirable avait atteint 530.000 kilomètres carrés au 28 novembre. C’est encore plus grand que la superficie totale de l’Espagne, ou de la Californie.
L’indice de qualité de l’air (IQA) qui mesure les fines particules, ou PM 2,5, avait atteint des niveaux « très malsains » ou « dangereux » dans 23 villes de la région combinée de Beijing-Tianjin-Hebei et les régions environnantes, le 28 novembre, a indiqué le ministère.
Alors que la pollution tue 4000 personnes par jour en Chine, le phénomène sonne aujourd’hui comme un rappel à l’urgence climatique tandis qu’ouvre la conférence de Paris. De son côté, le président chinois Xi Jinping veut « galvaniser » la COP21 selon la presse officielle.
À un moment donné, le 29 novembre, les niveaux de PM 2,5 dans Pékin ont atteint 429 microgrammes par mètre cube, soit 17 fois la limite recommandée par l’Organisation mondiale de la Santé. Selon l’IQA, la pollution à Pékin était encore « dangereuse » à 20 heures, heure de Hong Kong, le 30 novembre, selon l’indice de qualité de l’air:
Voici une image satellite météorologique de l’Observatoire de Hong Kong prise à 20h30 heure de Hong Kong, le 30 novembre, qui donne une idée du nuage noir de pollution qui plane actuellement sur le nord de la Chine.
Sur l’animation, on peut voir que les nuages gris foncé au-dessus de Pékin (Beijing) et Harbin restent immobiles, tandis que des nuages blancs plus élevés dans l’atmosphère se déplacent à travers la région.
« Alerte orange »
La pollution a frappé le nord la Chine plus tôt ce mois-ci, après que le chauffage central, alimenté au charbon, a été mis en route. C’est un peu le dilemme actuel de la Chine: si les habitants veulent le chauffage, il faudra vivre avec cette pollution toxique. Pékin a publié une « alerte orange » (l’alerte à la pollution la plus élevée jusqu’à présent cette année) et a exhorté ses habitants de rester à l’intérieur. Cette alerte oblige les usines à réduire leur production et interdire l’utilisation des poids lourds.
La chose la plus efficace pour diminuer la pollution, cependant, semble être un fort vent. Luo Yi, chef du département de la surveillance de l’environnement du ministère, a déclaré que la pollution restera dans le nord de la Chine jusqu’à ce que l’air froid et les tempêtes balayent la région le 2 décembre, ce qui portera l’indice IQA à des niveaux « bon » ou « modérés ».
Crédit photo principale : Flickr – 大杨