Depuis fin septembre, 62 éléphants ont été tués au cyanure. Ces empoisonnements dernièrement perpétrés au Parc National Hwange auraient été menés par les rangers eux-mêmes pour clamer leur mécontentement à propos de leurs salaires.
Gisant abattus sur le sol avec leurs têtes sauvagement coupées, les éléphants en question auraient été tués par les mêmes hommes qui étaient censés les protéger. Ils comptent parmi les 62 éléphants qui ont été tués au Zimbabwe en seulement un mois, non pas par des braconniers, mais empoisonnés par des rangers mécontents. Seulement quelques mois après le scandale de la mort du lion Cecil, et quelques semaines après celle d’un éléphant, le Zimbabwe vit une nouvelle affaire de tuerie d’animaux protégés. Le personnel du parc national Hwange n’aurait pas reçu de salaire (déjà bas) et il est à craindre que les tueries d’éléphants dans le parc peuvent être une forme de « protestation » contre la direction.
Le Daily Mail a dévoilé des photos atroces d’éléphants ensanglantés qui montrent leurs dépouilles éparpillées sur le sol poussiéreux après qu’ils aient été mutilés pour leurs défenses. Certaines images sont trop choquantes et nous avons préféré vous laisser le choix de cliquer sur le lien ou non (les images sont en partie floutées).
Des rangers payés 400€ par mois. Un kilo d’ivoire est revendu 2600€ sur le marché noir
L’attaque la plus récente, qui a eu lieu plus tôt cette semaine, a vu 22 éléphants, bébés compris, empoisonnés au cyanure caché dans pierres à lécher et des oranges.
Si les défenses d’éléphants peuvent rapporter gros aux contrebandiers, au même titre que les cornes de rhinocéros, il n’y aurait eu cette fois que quatre défenses de volées. La piste des braconniers pourrait donc être abandonnée pour celle des rangers: ces derniers travaillant dans le parc sont mal payés pour un emploi où ils sont constamment exposés au risque, repoussant les braconniers lourdement armés. Selon une source interne du Telegraph, ils auraient reçu leur paie très tardivement.
« Certains des rangers sont très insatisfaits de leur rémunération et disent qu’ils ne reçoivent pas certaines indemnités qu’ils considèrent qu’ils devraient obtenir », indique la source provenant du Zimparks, l’autorité qui gère les parcs naturels au Zimbabwe. « Ainsi, beaucoup d’entre nous pensent que certains braconnages perpétrés actuellement sont organisés et exécutés par des gardes dans les parcs, et nous ne savons pas comment cela va se régler ». Il faut savoir qu’au Zimbabwe, un ranger gagne moins de 400 euros mensuellement, alors que la revente de 10 kilos d’ivoire peut rapporter 26.000€ au marché noir.
Les braconniers qui, apparemment, ont tué les éléphants avec du cyanure, se sont échappés avec quatre défenses en ivoire. La découverte macabre, faite par les gardes du parc lundi matin, porte le nombre d’éléphants empoisonnés par des braconniers dans le pays à 62 seulement au mois d’octobre.
Le Zimbabwe demande l’aide internationale
Le braconnage est courant dans les parcs au Zimbabwe. Les éléphants et les rhinocéros sont les principales cibles pour les braconniers en raison de leurs défenses et cornes, qui sont introduites clandestinement vers les pays asiatiques de l’Est. L’année dernière, plus de 300 éléphants sont morts dans ce que l’on soupçonne être des intoxications au cyanure.
Zimparks ne reçoit aucun financement du gouvernement et survit presque entièrement des revenus du tourisme et de la chasse au trophée. Pour veiller à la sécurité dans les parcs, le ministère de l’environnement zimbabwéen a demandé l’aide internationale.
Crédit photo principale : Wikimedia – JackyR